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Besson « ne connaissait pas » la circulaire sur les Roms

Démantèlement d'un camp illégal de Roms à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord. Le ministre de l'Immigration Eric Besson a déclaré lundi qu'il n'avait pas eu connaissance d'une circulaire ciblant explicitement la communauté rom, une pratique illégale qui d

Démantèlement d'un camp illégal de Roms à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord. Le ministre de l'Immigration Eric Besson a déclaré lundi qu'il n'avait pas eu connaissance d'une circulaire ciblant explicitement la communauté rom, une pratique illégale qui d - -

PARIS (Reuters) - Eric Besson a déclaré lundi qu'il n'avait pas eu connaissance d'une circulaire ciblant les Roms, une pratique illégale qui...

PARIS (Reuters) - Eric Besson a déclaré lundi qu'il n'avait pas eu connaissance d'une circulaire ciblant les Roms, une pratique illégale qui discrédite l'action du gouvernement selon des défenseurs des droits de l'homme.

Le ministre de l'Immigration, qui a toujours assuré que les Roms n'étaient pas spécifiquement visés par les démantèlements de camps demandés par Nicolas Sarkozy, renvoie toute demande d'explication au ministère de l'Intérieur.

"Cette circulaire, je ne la connaissais pas, je n'en étais pas destinataire", a-t-il dit sur France 2. "C'est au ministre de l'Intérieur, ou plus exactement à son directeur de cabinet d'en répondre."

"La loi républicaine est extrêmement simple: nous ne connaissons pas le concept de minorité ethnique", a-t-il ajouté.

Cette circulaire du 5 août signée par Michel Bart, directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, montre que les Roms ont bien été visés par la politique de démantèlement des camps.

"300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms. Il revient donc, dans chaque département, aux préfets d'engager (...) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms", lit-on dans ce texte publié par des médias.

Des organisations de défense des droits de l'homme estiment que l'action du gouvernement est juridiquement illégale, puisqu'est visée une catégorie de population en tant que telle et non des individus qu'on incriminerait pour certains faits.

Une commission de l'Onu, le Parlement européen, le Vatican et la Roumanie ont émis des réserves sur cette politique.

La France, qui a expulsé 9.000 Roms depuis le début de l'année, dont un millier en août, dit ne procéder qu'à des expulsions individuelles, même si les personnes refoulées sont embarquées sur des vols spécialement affrétés.

La Commission européenne, qui a demandé des "informations" à Paris pour évaluer si les expulsés avaient bénéficié de tous les droits qui leurs sont garantis, devrait rendre prochainement ses conclusions.

Le Parti socialiste a estimé dimanche que la circulaire était le "symbole d'une politique xénophobe", exige son retrait et demande à la Commission de poursuivre la France.

Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse