Besson et Hortefeux veulent clore les polémiques sur les Roms

Rendant visite aux 1.600 membres de la police aux frontières de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration, Brice Hortefeux (à droite) et Eric Besson (à gauche), se sont affichés ensemble jeudi dans un apparen - -
AEROPORT DE ROISSY, Val-d'Oise (Reuters) - Les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration, Brice Hortefeux et Eric Besson, se sont affichés ensemble jeudi dans un apparent souci d'apaisement après les polémiques liées au traitement des Roms en France.
Ils ont rendu visite aux 1.600 membres de la police aux frontières de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris, dont l'une des missions est de lutter contre l'immigration irrégulière.
Au terme de plusieurs semaines de débats liés au renforcement des mesures visant les gens du voyage, les deux ministres ont affirmé qu'ils travaillaient de concert et que les "polémiques inutiles" appartenaient au passé.
Elus et observateurs se sont fait l'écho ces derniers jours de tensions entre les deux hommes, notamment liées à une circulaire en date du 5 août ciblant expressément les Roms, dont Eric Besson s'est démarqué publiquement.
Face au tollé, Brice Hortefeux a annulé le texte et l'a remplacé par un autre ne faisant aucune référence ethnique.
Pour Eric Besson, cette affaire est "une histoire achevée".
"Le ministre de l'Intérieur a remplacé cette circulaire, nous en discutons avec Bruxelles pour bien expliquer ce qu'était l'esprit", a-t-il dit lors d'un point de presse à l'intérieur de l'aéroport. "Nous sommes dans l'action, nous avons l'art de créer des polémiques inutiles, il faut maintenant passer à autre chose".
Brice Hortefeux, qui avait accueilli son collègue à son arrivée par un souriant "Vous connaissez mon ami Eric Besson ?", à l'adresse des journalistes, a aussi parlé d'union.
"Nous ne sommes pas des artisans de la division, nous sommes des militants de l'union et nous jouons collectif avec Eric Besson", a assuré le ministre de l'Intérieur.
Le ministre de l'Immigration a fait un point à cette occasion sur l'accélération des expulsions de Roumains et de Bulgares décidée cet été à la demande du président Nicolas Sarkozy.
"Au rythme actuel, 1.700 Roumains ou Bulgares en situation irrégulière auront été reconduits dans leur pays d'origine depuis le 28 juillet, et ce avant la fin du mois de septembre", a-t-il détaillé.
Un avion rempli de Roumains en situation irrégulière a quitté Lille ce jeudi, a-t-il précisé.
Malgré les rappels à l'ordre de Bruxelles, Eric Besson avait annoncé lundi que Paris poursuivrait les expulsions engagées depuis l'été. "Nous n'avons jamais procédé à ce que certains ont appelé des expulsions collectives, tout se fait sous le contrôle du juge", a-t-il répété.
Mais les défenseurs des droits de l'homme reprochent au gouvernement de procéder aux rapatriements en Roumanie et en Bulgarie à bord d'avions spécialement affrétés.
Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon