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Bernard Accoyer dénonce le transfert de documents sur Karachi

LE DOUBLE CIRCUIT DES COMMISSIONS

LE DOUBLE CIRCUIT DES COMMISSIONS - -

PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée nationale, l'UMP Bernard Accoyer, a dénoncé mardi la transmission par le député communiste...

PARIS (Reuters) - Le président de l'Assemblée nationale, l'UMP Bernard Accoyer, a dénoncé mardi la transmission par le député communiste Jean-Jacques Candelier de documents de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi au juge d'instruction Marc Trévidic.

Le député a remis le 1er décembre les procès-verbaux et enregistrements des auditions de la mission d'information dont il a lui même fait partie alors que Bernard Accoyer a refusé de livrer ces documents au nom de la séparation des pouvoirs.

"Je le regrette profondément. Je condamne cette attitude", a dit le président de l'Assemblée nationale lors d'un point de presse. "Cette confusion, ces renoncements à respecter un engagement officiel pourraient mettre en danger la solidité de la procédure qui est conduite par le juge Trévidic."

Le bureau de l'Assemblée est convoqué le 15 décembre pour discuter à nouveau s'il convient ou non de transmettre ces enregistrements au juge antiterroriste.

Onze Français travaillant à la construction de sous-marins au Pakistan avaient été tués en 2002 dans l'attentat de Karachi.

L'ancien secrétaire général de l'Elysée (1995-2002) et ex-Premier ministre (2005-2007) Dominique de Villepin a été auditionné le 30 novembre dernier par le juge Trévidic.

Il a déclaré publiquement qu'il ne pouvait y avoir à ses yeux aucun lien entre l'arrêt des paiements de certaines commissions en 1995 sur le marché de sous-marins vendus au Pakistan en 1994 et l'attentat.

Il évoquait alors l'écart dans le temps entre les deux événements et le fait que l'essentiel des commissions destinées à des Pakistanais avait été payé.

Une présumée corruption en marge de la vente de ces sous-marins au Pakistan est examinée en toile de fond de ce dossier criminel. Après son élection en 1995, Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt du paiement de certaines commissions promises en marge de ce contrat.

Marc Trévidic suit donc officiellement la piste d'une vengeance de personnes mécontentes de cette décision, les accusations portées contre des islamistes au Pakistan ayant été abandonnées lors d'un procès en appel dans ce pays en 2009.

Dominique de Villepin a confirmé que Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt du paiements de certaines commissions en raison de "très forts soupçons" d'un retour frauduleux en France d'une partie de l'argent lors de la campagne présidentielle de 1995.

Edouard Balladur, rival de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995, était soutenu par Nicolas Sarkozy.

Emile Picy, édité par Yves Clarisse