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Bayrou : «Chaque élection est une tromperie»

François Bayrou, le président du Modem, estime que les électeurs sont trompés depuis 20 ans par les responsables des deux principaux partis, PS et UMP.

François Bayrou, le président du Modem, estime que les électeurs sont trompés depuis 20 ans par les responsables des deux principaux partis, PS et UMP. - -

Sur RMC et BFMTV ce mardi matin, François Bayrou est revenu sur le climat économique et politique actuel, jugeant que les électeurs étaient abusés depuis 20 ans et appelant à des réformes en profondeur. Le président du Modem souhaite que François Hollande ne retire pas le texte du mariage pour tous et renvoie dos à dos extrême droite et extrême gauche quant à leurs solutions pour sauver la France.

Invité sur RMC et BFMTV ce mardi matin, François Bayrou publie De la vérité en politique, aux éditions Plon. Le président du Moden regrette les attaques contre le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy, et souhaite que toutes les forces du pays soient mises au service des créateurs de richesses, chercheurs, artisans ou chefs d'entreprises.

8h55 – François Bayrou : « Je n’ai jamais accepté d’entrer dans un gouvernement dont je n’approuve pas l’orientation. Je n’ai aucune préoccupation d’avoir des places, des galons. Le jour où la France écarte les démons qui sont les siens et qu’elle choisit un chemin solide et courageux, chacun devra prendre sa place. Pour l’instant, la direction n’est pas affirmée ».

A propos de la côte de popularité de François Hollande, toujours au plus bas :
8h50 – François Bayrou : « Il y a eu une campagne dont le projet économique ne correspond pas aux réalités. On a fait comme si changer les gouvernants allait résoudre les problèmes du pays. Nous n’arrivons plus à produire les ressources et les emplois indispensables à notre modèle, parce que tous ceux qui signent des contrats de travail, les chercheurs, les innovateurs, ne sont pas soutenus mais paralysés. Il faut mettre toutes les forces de ce pays au service de ceux qui créent des richesses : les PME, les artisans, les chefs d’entreprise. Il faut leur donner des garanties, leur permettre de gagner de l’argent, d’avoir des règles compréhensibles. Ensuite, il faut moraliser la vie publique. On ne peut pas continuer avec ces questions sur le cumul des mandats. L’extrême droite, l’extrême gauche et le centre ne sont pas représentés, ils représentent 40% des voix. Je propose aussi qu’on baisse le nombre des députés et sénateurs pour montrer que le haut fait un effort ».

A propos de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. L’ancien président s’est exprimé sur Facebook pour se défendre alors que son entourage, Henri Guaino en tête, s’en prend violemment au juge Gentil, à l’origine de la mise en examen :
8h48 – François Bayrou : « Lorsqu’on est l’objet d’une décision de justice, on a le droit de dire qu’on n’est pas d’accord, et de faire un recours. C’est autre chose de mettre en cause personnellement les magistrats. C’est une chose grave. Nous avons une justice indépendante pour qu’elle ait les facultés d’affronter les puissants s’il le faut. On ne peut pas faire d’un juge la cible des contestations politiques ».

A propos du mariage pour tous :
8h46 – François Bayrou : « Je n’aurais pas cru qu’il y aurait autant de monde à la manifestation. Ce serait une déstabilisation de retirer le projet de loi, qui doit arriver au Sénat. S’il y a un moment où le Sénat doit jouer son rôle, c’est là. L’examen du texte va être un moment très important. On garde le projet de loi, et on essaye de prendre en compte ce que disent ceux qui ne comprennent pas ou n’acceptent pas ».

A propos des élections législatives partielles dans l’Oise, où le FN a talonné l’UMP :
8h45 – François Bayrou : « C’est un constat d’échec des deux forces politiques qui ont gouverné le pays, et de la pratique politique. Il n’y a aucun espoir derrière les extrêmes. Le Front National capte une grande partie de la colère. Extrême-droite comme extrême-gauche proposent des solutions très proches : c’est la faute de l’Europe, il faut sortir de l’Euro. Là, il y a le malheur du pays. Avec une dette de 2 000 milliards d’euros, nous allons être saignés aux quatre veines si on dévalue. Ce sont les faibles qui vont payer ».

8h42 – François Bayrou : « La démocratie française est en voie de désintégration. Nicolas Sarkozy se trompait en divisant les Français. Aujourd’hui, c’est la désillusion des Français ».

8h39 – François Bayrou : « Nos institutions font que chaque élection est une tromperie depuis 20 ans. Nous avons au sein de notre démocratie française un élément de décomposition : chaque période électorale fait que les électeurs sont abusés, et ils le savent. Ils sont trompés par les candidats qui se présentent devant eux, leur expliquant qu’il suffit de mettre le bon bulletin, et ils vont voir tout d’un coup leurs rêves se réaliser. François Hollande promettait pour 2013 une croissance d’1,7%, Nicolas Sarkozy promettait 2%. On aura 0 ! On ne peut pas poursuivre dans cette perpétuelle illusion ».

8h38 – François Bayrou : « Il y aura un besoin d'une réforme des retraites, il faut reprendre la question à la base et il faut aller plus loin, bâtir un nouveau régime de retraites ».

A propos du climat politique Français actuel :
8h36 – François Bayrou : « C’est un climat d’affrontement, de division et de violences qui monte, et on n’a pas fini de le voir, pour plusieurs raisons. La première et la principale, c’est qu’il y a 20 ans qu’on raconte des histoires à dormir debout aux Français. J’ai participé au gouvernement Juppé 95, il a essayé de tenir le cap ».

Retrouvez aussi l'émission Bourdin & Co de ce mardi matin.

Mathias Chaillot avec BFMTV