Bataille pour la présidence du groupe UMP à l'Assemblée

PARIS (Reuters) - La présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale, que Jean-François Copé quitte pour prendre la direction du parti présidentiel, provoque une féroce bataille entre "chiraquiens" et "sarkozystes".
Trois candidats étaient déjà en lice mardi pour briguer la succession de Jean-François Copé, qui a refusé le ministère de l'Intérieur lors du remaniement gouvernemental intervenu dimanche pour prendre les rênes de l'UMP avant 2012.
Le président sortant, qui sera, comme prévu à la suite d'un accord conclu dimanche avec Nicolas Sarkozy, intronisé mercredi soir par le bureau politique de la formation majoritaire, soutient la candidature d'un de ses proches, Christian Jacob.
Mais ce "chiraquien", qui préside la commission du développement durable de l'Assemblée, ne fait pas l'unanimité.
Certains élus UMP "sarkozystes" trouvent "un peu trop", comme l'a dit l'un d'entre eux, que des chiraquiens occupent à la fois la tête du parti et la tête du groupe à l'Assemblée.
Jean Leonetti, premier vice-président du groupe depuis 2004, qui est membre du Parti radical, est lui aussi candidat.
Pressenti pour entrer au gouvernement mais finalement laissé de côté, ce centriste a adressé mardi une lettre à chacun des membres du groupe UMP dans laquelle il prône "à la fois l'indépendance et la cohésion" du groupe.
Dans ce courrier dont Reuters a obtenu copie, le député-maire d'Antibes (Alpes-Maritimes), appelle à soutenir le gouvernement de François Fillon "avec une loyauté sans faille" et "à préparer la réélection" de Nicolas Sarkozy en 2012.
ESTROSI VOUDRAIT ÊTRE CANDIDAT
L'ancien ministre Hervé Gaymard, député de la Savoie, un autre chiraquien, brigue aussi la présidence du groupe qui détient à lui seul la majorité absolue à l'Assemblée.
Mais ce trio n'est pas seul à postuler.
Christian Estrosi, qui n'est plus ministre de l'Industrie depuis dimanche, voudrait aussi pouvoir être candidat.
Mais du fait du délai institutionnel, ce fidèle de Nicolas Sarkozy ne pourra retrouver son siège de député qu'à l'issue d'un délai d'un mois à partir de son départ du gouvernement.
Aussi a-t-il réclamé mardi sur France Info le report de l'élection afin, a-t-il dit, que les députés UMP aient "suffisamment de visibilité" sur l'attitude des députés centristes réunis autour de Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre de l'Ecologie qui a quitté le gouvernement faute d'être nommé Premier ministre et tente d'organiser ce courant.
Une demande rejetée mardi par le groupe. "Nous n'allons tout de même pas attendre un mois pour désigner mon successeur", a sèchement répondu Jean-François Copé lors de son dernier point de presse hebdomadaire en tant que "patron" des députés UMP.
Il a d'ailleurs confirmé mardi qu'il avait proposé à deux anciens ministres éjectés du gouvernement, le libéral Hervé Novelli et le centriste Marc-Philippe Daubresse, qui est un proche de Jean-Louis Borloo, d'être deux secrétaires généraux adjoints de l'UMP.
Le dépôt des candidatures, a-t-on appris mardi, sera ouvert du jeudi 18 au lundi 22 novembre dans la soirée, l'élection devant avoir lieu le mardi 23 novembre à bulletins secrets.
Emile Picy, édité par Yves Clarisse