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Politique

B. Le Maire : « Trouver un système plus stable »

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La brique de lait reste trop chère. Les industriels augmentent leur marge, alors que le prix de la matière première baisse. Une situation « inacceptable » pour Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation.

Les Français paient leur brique de lait trop cher. Une étude publiée le 29 juillet a montré que les distributeurs et les industriels n'ont pas répercuté la baisse des prix de la matière première au bénéfice des consommateurs. La marge des industriels dans le prix payé par le consommateur est passée de 39,2% fin 2007, juste avant la chute des prix aux producteurs, à 52,1% au deuxième trimestre 2009.

« Un revenu garanti et stable pour le producteur... »

Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Pêche, tente d'expliquer cette augmentation de la marge des industriels : « Pourquoi on est à ce chiffre-là : la première raison c'est la dégradation des marges en 2008, à cause du cours du lait extrêmement élevé ; la deuxième raison c'est que ces 50% de marge, c'est 50% sur une partie des produits, pas sur tous les produits laitiers. Il y a eu aussi une baisse de la consommation liée à la crise, sur tous les produits transformés, notamment les yaourts, les produits frais qui sont plus chers ; les industriels perdent de l'argent sur ces produits-là, donc effectivement ils font des marges sur d'autres produits, pour garder une compétitivité à peu près acceptable. Je ne dis pas que tout ça est parfait. Je dis que le vrai problème est d'arriver à trouver un système plus stable, dans lequel le producteur de lait a un revenu garanti et stable sur plusieurs années - grâce à un contrat passé avec les grands industriels agro-alimentaires - au lieu de cette incertitude chaque mois, où l'industriel français reste compétitif et où le consommateur s'y retrouve à la fin, avec des prix les plus bas possibles. »

« Un contrat producteurs-industriels d'ici le 1er octobre »

Certes, il y a urgence. Et Bruno Le Maire le reconnaît : « la situation des producteurs de lait aujourd'hui en France n'est pas acceptable ». Mais le ministre temporise : « changer un système qui date de plusieurs décennies, ça prend un peu de temps. Moi, j'ai fixé un calendrier très clair. J'ai réuni tout le monde le 15 juillet, grands distributeurs, industriels, producteurs ; je leur ai dit : il faut changer le système, mettre en place des contrats entre industriels et producteurs. Je leur ai dit : vous avez jusqu'au 1er octobre pour me proposer une contractualisation. Et je souhaite que nous puissions mettre en place concrètement cette contractualisation après le 1er octobre, avec de toute façon une date butoir, qui est la loi de modernisation de l'agriculture, déposée au Parlement fin 2009, puis examinée début 2010. Si jamais producteurs et industriels n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une contractualisation, elle sera fixée dans la loi. »

La rédaction-Bourdin & Co