Ayrault plaide pour une réforme structurelle du système de santé

Le 1er ministre Jean-Marc Ayrault a plaidé, vendredi, pour une réforme structurelle de notre système de santé - -
Il faut absolument éviter la mise en place d’une « médecine à deux vitesses ». Les mots sont de Jean-Marc Ayrault, le 1er ministre, qui a plaidé vendredi à Grenoble pour « une réforme structurelle de notre système de santé ». « D’ores et déjà, le gouvernement a pris de premières mesures pour améliorer l’accès aux soins de tous les patients » mais « il faut aller plus loin et engager une réforme structurelle de notre système de santé », a déclaré le chef du gouvernement, qui était accompagné de la ministre de la Santé Marisol Touraine et de la ministre de la Recherche Geneviève Fioraso. « Ce ne sera pas l’œuvre de quelques mois, mais des cinq ans, voire des dix ans à venir », a-t-il prévenu.
« Demain, si nous ne faisons rien, nous risquons de voir se développer une médecine à deux vitesses: une offre pointue et complète pour ceux qui auront les moyens de payer, et le service minimum pour tous les autres », a déclaré Jean-Marc Ayrault. Pour autant, il a réaffirmé sa volonté « d'assurer le retour à l’équilibre des comptes de l'assurance maladie ». « Pour cela, il faut apprendre à dépenser mieux », a-t-il déclaré.
« Prévention, médecine de parcours, lutte contre les déserts médicaux »
Et en premier lieu, mettre en place une « médecine de parcours »: « Il faut cesser de concevoir la médecine comme une succession d'actes ponctuels et créer une médecine de parcours qui repose sur la coopération des professionnels et l'implication des patients », a indiqué le 1er ministre. Dans ce but, les moyens des ARS (agences régionales de santé) seront renforcés, a-t-il dit. Il a appelé à la poursuite des « efforts contre les déserts médicaux », souhaitant qu'une « réflexion » s'engage sur la formation de tous les professionnels de santé. Quant à la recherche médicale, elle sera « l'une des priorités du prochain agenda stratégique de la recherche ».
Il a mis l'accent sur la prévention, qui représente seulement « 2% des dépenses de santé » et la santé mentale: « Ces réformes trouveront leur place dans la loi de santé publique qui sera votée l'an prochain », a indiqué le Premier ministre. Il a enfin appelé de ses vœux un bilan sur la loi du 4 mars 2002 sur les droits du patient pour « prendre en compte l'attente de nouveau droits individuels et collectifs pour les patients ».
« Nous nous appuierons sur un comité des sages, composé de hautes personnalités du monde de la santé et de la recherche », a-t-il annoncé, confiant la coordination de ces travaux à Alain Cordier, inspecteur général des finances et ancien directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le Premier ministre a visité les services du CHU de Grenoble et rencontré les urgentistes qui menacent de démissionner s'ils n'obtiennent pas des postes supplémentaires.