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Politique

Ayrault fustige le discours "stigmatisant" de Copé

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé le discours "stigmatisant" et "diabolisant" de Jean-François Copé qui, après la polémique sur le "racisme anti-Blanc", a suscité une nouvelle vague de critiques pour une anecdote d'enfant qui se serait "fa

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé le discours "stigmatisant" et "diabolisant" de Jean-François Copé qui, après la polémique sur le "racisme anti-Blanc", a suscité une nouvelle vague de critiques pour une anecdote d'enfant qui se serait "fa - -

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé dimanche le discours "stigmatisant" et "diabolisant" de Jean-François Copé...

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé dimanche le discours "stigmatisant" et "diabolisant" de Jean-François Copé qui, après la polémique sur le "racisme anti-Blanc", a suscité une nouvelle vague de critiques pour des propos sur le ramadan.

Lors d'un meeting à Draguignan (Var) vendredi soir, le secrétaire général de l'UMP, en campagne face à François Fillon pour la présidence du parti de droite, a narré l'anecdote d'un enfant qui s'était "fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan".

"Ce n'est pas en stigmatisant, en diabolisant, qu'on sortira des problèmes de la France", a réagi Jean-Marc Ayrault dans une interview diffusée dimanche par RTL.

"Moi, je n'accepte pas la méthode de Copé qui rappelle trop les cinq années que nous venons de passer. La France, confrontée à tant de difficultés, ne les surmontera pas si elle n'est pas capable de se rassembler autour de l'essentiel", a-t-il souligné.

Reconnaissant l'existence de "comportements communautaristes", Jean-Marc Ayrault a estimé qu'il y avait "beaucoup de progrès à faire pour le vivre ensemble dans notre société".

C'est "en tenant un discours républicain exemplaire qu'on pourra ramener, là où la République a reculé, les choses dans la bonne direction", a-t-il estimé.

Jean-François Copé, a-t-il ajouté, "certes est candidat à la tête de l'UMP : il faut en rajouter, en rajouter". "Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'avenir du pays et ce n'est pas comme ça qu'on résoudra les problèmes des Français".

"PRESSION INTOLÉRABLE"

Se présentant comme "plus à droite" que l'ancien Premier ministre François Fillon, le député-maire de Meaux a publié le 3 octobre un "Manifeste pour une droite décomplexée" dans lequel il évoque un "racisme anti-Blanc" en France.

"Jamais je ne me résignerai face à la volonté d'extrémistes qui cherchent à imposer leur domination sur certains de nos quartiers, en se réclamant de l'islam", écrit-il en outre.

"Cette volonté se traduit notamment par une pression intolérable sur tel ou tel de nos compatriotes musulmans, ou sur nos compatriotes qui ne sont pas musulmans mais que les intégristes désignent comme tels du fait de leur origine", poursuit-il.

Jean-François Copé cite alors le cas de "parents d'élèves traumatisés parce qu'un de leurs fils, qui prenait son goûter à la sortie du collège, s'est fait arracher sa nourriture des mains par une bande de jeunes qui se prenait pour une brigade iranienne de promotion de la vertu".

Vendredi soir, à Draguignan, l'élu de Meaux s'est exprimé sur le même registre : "Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s'est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan".

Sophie Louet