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Avec sa vidéo de candidature, Eric Zemmour multiplie les références au général de Gaulle

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La mise en scène choisie par le polémiste d'extrême droite est une référence directe à l'appel du 18 juin.

Installé derrière un imposant micro, les yeux rivés sur son texte... La mise en scène de l'annonce de candidature d'Eric Zemmour, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ce mardi, a été soigneusement travaillée. Avec, parmi la myriade de références mobilisées par le polémiste d'extrême droite dans son texte, l'appel du 18 juin 1940 prononcé par le général de Gaulle en fil rouge.

"On voit très bien la référence non seulement à l'appel du 18 juin mais même à la photo et à la position par rapport au micro du général de Gaulle", note le chef du service politique de BFMTV Philippe Corbé.

Le général de Gaulle et Eric Zemmour.
Le général de Gaulle et Eric Zemmour. © DR

Une myriade de références à la France du Général

Les photographies parlent effectivement d'elles-même. Comment ne pas voir le clin d'œil au premier président de la Vème République avec cette vidéo tournée devant une imposante bibliothèque en bois?

Son introduction, marquée par un inventaire de toutes les gloires passées de la France, opposées à la décrépitude dans laquelle serait actuellement plongée le pays, a elle aussi accumulé les références à la France d'après-guerre.

"Vous vous souvenez du pays que vous avez connu dans votre enfance, du pays que vos parents vous ont décrit (...), le pays de de Gaulle et de Jean Moulin, le pays de Gabin et de Delon, de Brigitte Bardot et de Belmondo", explique le journaliste.

Tenter de capter une "figure tutélaire"

"Ça ne manque pas de sel" pour quelqu'un qui a "tenu des propos plus que limite sur Pétain", a commenté sur BFMTV Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération. "J'espère que tous les admirateurs du général de Gaulle se sentent mal aujourd'hui."

"Il veut et De Gaulle et Pétain", note pour sa part Mathieu Souquière, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, sur BFMTV. "C'est logique car il est celui qui veut incarner l'union des droites, la droite classique et l'extrême droite. De ce point de vue là, il tente de capter les deux figures tutélaires."

Reste à savoir si cette volonté de s'inscrire dans les pas de Charles de Gaulle se transformera dans les faits. Son dernier déplacement à Marseille, marqué par un doigt d'honneur et l'accueil plus qu'hostile réservé par une partie des habitants, permet de relativiser cet héritage dont il semble se réclamer.

Jules Fresard