Après les propos de Rima Hassan sur le Hamas, des sénateurs demandent la levée de son immunité parlementaire

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan le 8 juin 2024 à Paris - Sameer Al-Doumy / AFP
Près d'une centaine de sénateurs issus de la droite et du centre ont demandé mercredi à la présidente du Parlement européen Roberta Metsola de permettre la levée de l'immunité parlementaire de l'eurodéputée Insoumise Rima Hassan, à la suite de ses propos sur le Hamas.
"L'Union européenne ne peut rester silencieuse face à des déclarations qui sapent les valeurs de paix et de respect mutuel qui la fondent", affirment dans un communiqué 94 sénateurs dans une lettre à la présidente du Parlement européen.
Pouvoir "examiner la portée" de ses propos sur le Hamas
Ils enjoignent cette dernière à ouvrir "une procédure visant à la levée de l'immunité parlementaire" de Rima Hassan "afin que les autorités compétentes puissent examiner la portée et les conséquences de ses déclarations".
Née en Syrie dans un camp de réfugiés palestiniens, puis naturalisée française en 2010, Rima Hassan a provoqué des réactions indignées en affirmant jeudi que "le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international" qui justifie "la lutte armée dans un contexte de colonisation", tout en reconnaissant que tous les "procédés", comme les prises d'otages ou les exactions, ne le sont pas.
"Aucun représentant des institutions européennes ne peut, sous couvert d'immunité, tenir des propos qui légitiment le terrorisme", a affirmé le sénateur centriste du Tarn-et-Garonne Pierre-Antoine Levi, premier signataire du courrier à Rima Metsola.
Une déchéance de nationalité impossible
Plusieurs ministres avaient déjà réagi aux propos de l'eurodéputée LFI, comme Bruno Retailleau en indiquant avoir "signalé à la procureure de la République de Paris" ces propos qui relèvent selon lui "de l'apologie du terrorisme".
François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau, et Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, avaient eux affirmé que la question de sa "déchéance de nationalité" se poserait en cas de condamnation. Mais ne disposant que d'une seule nationalité - la nationalité française - la manœuvre judiciaire est totalement impossible.
"C'est impossible, je suis née apatride", avait d'ailleurs répliqué l'intéressée, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon dénonçant de son côté une "persécution" à l'encontre de l'eurodéputée.