Après l'audit des centrales nucléaires, le débat ?

La centrale nucléaire de Fessenheim, près de Colmar. Les ministres de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet et de l'Industrie Eric Besson estiment que le débat sur le nucléaire sera probablement nécessaire en France au vu de l'onde de choc provoquée par l - -
Les Français seront informés en toute transparence des résultats du contrôle des centrales nucléaires annoncé par François Fillon mardi, a assuré la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet sur i>Télé et Radio Classique.
Le gouvernement a rejeté l'idée d'un référendum sur une éventuelle sortie du nucléaire, réclamé par les écologistes, mais a accédé à la demande des socialistes d'un "audit" des 19 centrales françaises et semble désormais se résoudre à ouvrir un débat.
Compte tenu de la situation au Japon, qui lutte contre une catastrophe nucléaire après le séisme et le tsunami de vendredi dernier, "tous les débats sont légitimes mais on n'est pas dans le tempo en demandant un référendum", a dit la ministre de l'Ecologie.
"Les Français ont envie, ont besoin de savoir pour quels types de risques sont dimensionnées les centrales", a-t-elle déclaré.
"C'est l'objet du diagnostic que le Premier ministre a annoncé, le processus (de contrôle) centrale nucléaire par centrale sera totalement transparent", a ajouté la ministre.
L'alerte au Japon suscite un débat sur la politique énergétique de la France, pays le plus nucléarisé au monde après les Etats-Unis avec 19 centrales et 58 réacteurs, et qui compte deux géants mondiaux du secteur, le constructeur de réacteurs Areva et l'électricien EDF.
La ministre de l'Ecologie doit participer mercredi à une réunion d'information à l'Assemblée sur la filière nucléaire.
Pour le ministre de l'Energie, Eric Besson, le débat sur l'énergie nucléaire n'est "pas indispensable" mais "inéluctable et légitime".
"Après tout, quand se produit une catastrophe d'une telle ampleur que celle qui est en train de se produire au Japon, il est logique que ça touche l'Europe (...). Personnellement (...) je crois en l'utilité du nucléaire civil mais d'autres peuvent avoir une thèse inverse. Donc on peut ouvrir un débat", a-t-il déclaré sur BFM TV et RMC.
"Sous quelle forme, je ne sais pas", a-t-il cependant ajouté. "Sur le fond, qu'un certain nombre de partis disent qu'ils ont mieux à proposer, pourquoi pas? Mais à ce moment-là, il faut qu'ils aient l'honnêteté d'aller jusqu'au bout. Le nucléaire civil, c'est 80% de notre électricité", a ajouté le ministre de l'Energie.