Amiante : « Pas de preuve d'une responsabilité personnelle d'Aubry »

Martine Aubry - -
Selon le responsable de l'association des victimes de l'amiante Andeva, il n'y a pas de preuve de la responsabilité de Martine Aubry dans le dossier judiciaire de l'amiante.
« Rien ne permet de dire, en l'état actuel du dossier, que Martine Aubry n'aurait pas répondu à des alertes qu'elle aurait reçues », a déclaré à l'AFP Michel Parigot, vice-président de l'Andeva, partie civile dans l'enquête.
« Il n'y a pas dans le dossier, aujourd'hui, de preuves d'une responsabilité personnelle de Martine Aubry, or la responsabilité pénale suppose l'existence de preuves », a-t-il ajouté.
Martine Aubry sera entendue mardi après-midi par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, en sa qualité d'ancienne Directrice des relations du travail (DRT), au ministère du Travail entre 1984 et 1987. A cette occasion, la juge pourrait la mettre en examen pour homicides involontaires. La maire de Lille a déjà annoncé qu'elle contesterait en justice cette éventuelle mise en examen.
La juge s'intéresse notamment à l'action des pouvoirs publics à partir des années 1970, jusqu'à l'interdiction en 1997 de l'amiante, jugée responsable par les autorités sanitaires de 10 à 20% des cancers du poumon et qui pourrait provoquer 100 000 décès d'ici à 2025.
Une « responsabilité » des pouvoirs publics
Michel Parigot a cependant dénoncé une « responsabilité » des pouvoirs publics et de la DRT, rappelée selon lui par un arrêt de 2004 du Conseil d'Etat qui avait pointé la « faute » de l'Etat.
« Avant, pendant et après le passage de Martine Aubry, la DRT n'était pas organisée de façon adéquate pour recueillir les informations objectives indispensables pour prendre les mesures adéquates », a estimé Michel Parigot. « Le fait que ces mesures n'aient pas été prises aura pour conséquence, à l'avenir, le décès de milliers de personnes ».
Pour autant, a-t-il insisté, « aucun élément dans le dossier ne démontre que Martine Aubry ait une responsabilité individuelle qui dépasse la responsabilité générale des pouvoirs publics ».