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Alain Juppé sur François Hollande: "il reste encore beaucoup à faire"

Le maire de Bordeaux Alain Juppé

Le maire de Bordeaux Alain Juppé - Kenzo Tribouillard - AFP

Les réactions politiques se sont multipliées après les deux heures d'entretien accordées par le président de la République à France Inter. Sans surprise, à part le PS, les critiques sont vives sur la politique, notamment économique, menée par l'exécutif.

François Hollande a abordé lundi sur France Inter un large panel des sujets - écologie, international, société - qui occupent l'actualité avec une grande part d'économie et notamment la loi Macron dont les débats vont débuter à l'Assemblée nationale. Sans surprise, les réactions de la classe politique varient du tout au tout en fonction du parti des uns et des autres.

Pas "rassurant" pour l'UMP

Ainsi l'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé a concédé lundi que François Hollande était "dans son rôle" en professant "l'optimisme", mais estimé que la France restait dans un "marasme profond". "Même si la croissance frémit un tout petit peu, elle reste tout à fait molle, comme il l'a dit lui-même, et tout à fait insuffisante pour permettre de relancer une véritable création d'emplois, un vrai recul du chômage. Donc il reste encore beaucoup à faire", a estimé le maire de Bordeaux.

"Il y a une phrase qui finalement, pour moi, résume assez bien son intervention: celle où il dit 'je ne sais pas si le chemin est le bon, on verra à la fin'. Ce n'est quand même pas rassurant", a taclé Eric Ciotti, député, proche de François Fillon et membre de la nouvelle direction de l'UMP, sur iTélé.

Quant à Florian Philippot, vice-président FN invité lundi de BFMTV, il estime que François Hollande ne peut pas "faire autrement" que d'assumer les mauvais chiffres du chômage et juge que le président de la République ne change pas de politique car il suit "les instructions qui viennent de Bruxelles". 

Seul Cambadélis défend Hollande

François Hollande est un "très bon socialiste" car il utilise les mots d'"égalité" et de "progrès" a de son côté jugé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, sur iTélé. Le président de la République "accélère parce qu'il sent que la situation frémit, qu'elle s'améliore". Membre de l'aile gauche du PS, plutôt critique envers le chef de l'Etat, Marie-Noëlle Lienemann a jugé sur BFMTV que François Hollande avait été "disponible et convaincant" mais que ses propos étaient restés "convenus".

"C'est la persistance d'un cap économique dont il dit lui-même au début de son intervention qu'il a échoué, a regretté sur iTélé Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. C'est l'erreur de diagnostic qu'il a faite dès le départ: il a endossé une thèse, celle défendue quotidiennement par le Medef, qui consiste à penser que la seule chose qui empêche le développement de l'emploi, c'est que la réglementation du travail est trop compliquée, que le coût du travail est trop important".

Les écologistes attendent des signes

Mais alors sur l'année 2015 est présentée comme celle de l'écologie par l'Elysée, le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale, François de Rugy, est resté mesuré. "L'engament écologique n'était pas au premier rang des priorités de François Hollande avant d'être président de la République et même au début de son mandat. Nous saluons cette évolution, cet engagement qui est très important (...) Il faut maintenant que cela suive", a-t-il demandé alors que le chef de l'Etat a validé dans un demi-mot la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais confirmé la fermeture de l'usine nucléaire de Fessenheim.

S.A. avec AFP