Alain Juppé prêt à répondre au juge dans le dossier Karachi

Le ministre de la Défense et ancien Premier ministre Alain Juppé s'est déclaré mardi prêt à répondre aux questions de la justice sur l'attentat de Karachi tout en se montrant prudent sur la levée du secret-défense. /Photo prise le 17 novembre 2010/REUTERS - -
PARIS (Reuters) - Le ministre de la Défense et ancien Premier ministre Alain Juppé s'est déclaré mardi prêt à répondre aux questions de la justice sur l'attentat de Karachi tout en se montrant prudent sur la levée du secret-défense.
Deux juges d'instruction enquêtent sur cet attentat qui a fait onze morts français en 2002 et sur une éventuelle corruption en marge d'une vente de sous-marins au Pakistan, qui pourrait être liée.
Prié sur RTL de dire s'il répondrait aux questions d'un juge, Alain Juppé a répondu : "Evidemment que oui", tout en précisant qu'il avait déjà expliqué publiquement qu'il n'avait pas été informé en détails de l'affaire en 1995.
Il a par ailleurs justifié l'opposition de Matignon à la demande de perquisition la DGSE, les services secrets, formulée par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke.
"L'avis de la commission consultative sur le secret-défense était très argumenté et ce lieu doit être un lieu secret si nous voulons préserver la crédibilité des services de renseignement", a-t-il déclaré.
Quant aux documents que son prédécesseur à la Défense Hervé Morin a refusé de livrer à l'autre juge d'instruction Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'assassinat, Alain Juppé a paru prêt à une remise, sous réserve d'un avis favorable de la commission consultative.
"Aussi bien le président de la République que le Premier ministre que moi-même avons dit que les documents qui pourraient intéresser les juges d'instruction - il y en a plusieurs qui travaillent en ce moment - seront évidemment, après avis de la même commission, déclassifiés", a-t-il dit.
Selon Le Parisien de mardi, le juge Renaud Van Ruymbeke a perquisitionné il a une dizaine de jours au ministère de l'Economie, où il aurait saisi des notes manuscrites sur des montages financiers opaques mis en place autour de contrats de ventes de sous-marins au Pakistan.
Thierry Lévêque, édité par Elizabeth Pineau