Affaire Cahuzac : « Ça met le doute sur tout le monde » dit Fabius

Au lendemain des aveux de Jérôme Cahuzac, Laurent Fabius, invité sur RMC et BFMTV, évoque une nouvelle « accablante » et déplore « l'effet "tous pourris" que ça va avoir sur les Français », évoquant les accusations dont fait l'objet Pierre Moscovici sur cette affaire.

Accablant. Invité ce mercredi matin sur RMC et BFMTV, Laurent Fabius n'avait que ce mot-là à la bouche, en réaction à l’affaire Cahuzac, qui selon lui, a jeté le doute sur toute la vie politique. Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé que les membres de la famille enlevée au Cameroun en février étaient « vivants ». Après avoir évoqué la situation en Syrie, au Mali et en Corée du nord, Laurent Fabius a souligné son souhait d'anticiper la mesure sur le non-cumul des mandats dans son département.

Sur l'affaire Guérini

Le sénateur PS des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini a été mis en examen, soupçonné de malversations financières.

8h54 - Laurent Fabius : « Il tirera les conséquences de sa mise en examen. Etre un homme public présente des avantages mais il y a aussi des devoirs. Cela s'applique à nous tous ».

Sur le non-cumul des mandats

8h53 - Laurent Fabius : « Je suis favorable au non cumul des mandats. Dans mon département de Seine-Maritime, je demanderai à mes collègues d'appliquer cela par anticipation, à l'automne ».

Sur la Corée du Nord

La Corée du Nord va remettre en service son réacteur nucléaire mis en veilleuse en 2007, disant être à la recherche d'une capacité de dissuasion sans toutefois réitérer ses menaces d'attaques contre la Corée du Sud et les Etats-Unis.

8h52 - Laurent Fabius : « Le nouveau dictateur a vraisemblement des armes nucléaires. Nous avons demandé une réunion du Conseil de sécurité, nous demandons aux Chinois d'intervenir, je serai en Chine en fin de semaine prochaine. Les Coréens sont des gens tellement imprévisibles qu'on ne peut rien écarter ».

Sur la Syrie

En Syrie, où près de 100 000 personnes ont été tuées depuis mars, le mois le plus meurtrier depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad il y a deux ans.

8h50 - Laurent Fabius : « On ne peut pas livrer des armes tant qu'on ne sait pas si elles vont aux extrémistes de l'opposition ou au régime. Nous discutons avec les Arabes, les Américains, les Russes. Nous avons une réunion à Londres la semaine prochaine ».

8h48 - Laurent Fabius : « Si les choses continuent comme ça, la situation va exploser et le risque est que les extrémistes djihadistes l'emportent, avec encore plus de morts. Il faut trouver une solution de transition politique ».

Sur le Mali

Après plusieurs mois de préparation, la mission de « reconstruction » de l'armée du Mali vient d’être lancée par 550 militaires européens. La famille française qui a été enlevée au nord du Cameroun est toujours otage.

8h46 - Laurent Fabius sera à Bamako vendredi : « Sur le plan militaire, les Français ont fait un travail magnifique avec l'aide des Africains. Ça va passer sous le contrôle de l'ONU la 3e semaine d'avril et s'appliquera en juillet. Sur le plan politique, les Maliens se sont engagés à un dialogue entre le sud et le nord. Sur l'aspect économique, il va y avoir un sommet à Bruxelles en mai qui aidera au développement du Mali. Il y aura des élections au mois de juillet pour une nouvelle légitimité démocratique. C'est ce que demande la communauté internationale. La France qui s'est engagée à plein contre le terrorisme doit être aux côtés des Maliens. Nous aurons une force complémentaire d'un millier d'hommes ».

8h44 - Laurent Fabius : « Au sujet de l'otage Philippe Verdon, son père ne se fait pas beaucoup d'illusions, on n'a pas de preuves tangibles, mais il faut s'attendre au pire ».

8h43 - Laurent Fabius : « C'est une situation épouvantable, il y a quatre enfants dont le dernier n'a pas 5 ans. Je me suis rendu moi-même au Cameroun et au Nigeria. Je ne serai pas disert mais on fait le maximum pour qu'ils soient libérés. Les otages sont vivants, mais je n'irai pas plus loin ».

Sur l'affaire Cahuzac

Le ministre des Affaires étrangères est d'abord questionné sur l’affaire Cahuzac, moins de 24 heures après les aveux de l’ancien ministre du Budget, qui a reconnu l’existence d’un compte à l’étranger. Mardi soir, les attaques de la droite ont été virulentes, notamment de la part du président de l’UMP Jean-François Copé, pour qui le mensonge de Jérôme Cahuzac « signe définitivement la fin de la gauche morale et donneuse de leçons ».

8h43 - Laurent Fabius : « On a un acte impardonnable. La justice est saisie. La carrière politique de Jérôme Cahuzac est terminée ».

8h40 - Laurent Fabius : « François Hollande ne savait pas, sinon il aurait viré Jérôme Cahuzac immédiatement. On s'engage sur l'honneur qu'il n'y a pas de conflit d'intérêt mais on peut mentir. Pourrait-on faire davantage ? Je n'en sais rien. On a demandé à la banque UBS si Jérôme Cahuzac avait un compte, la réponse était négative. Je ne rentre pas dans les accusations de Fabrice Arfi. Pierre Moscovici est un homme parfaitement honnête. Mais même quand je dis ça, ça met le doute sur tout le monde, c'est ça qui est épouvantable ».

8h39 - Laurent Fabius réagit à un extrait dans lequel Jérôme Cahuzac clame son innocence sur RMC : « Au-delà du cadre Cahuzac, quelle confiance peuvent avoir les citoyens dans l'ensemble des personnages publics ? C'est dévastateur pour la vie publique ».

8h36 - Laurent Fabius : « Je l'ai appris quand il a diffusé la nouvelle. C'est accablant. Il s'est enfermé dans une spirale dévastatrice du mensonge. Le plus terrible est l'effet que ça fait auprès des Français qui vont penser que les politiques sont "tous pourris" ».

Retrouvez aussi l'émission Bourdin & Co de ce mercredi matin.

P.G. et C.B.