Accords franco-algériens, inéligibilité, "mariage blanc": l'UDR ne parvient pas à adopter de textes lors de sa niche

Le président du groupe parlementaire UDR Éric Ciotti lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. - GEOFFROY VAN DER HASSELT
Une occasion ratée pour l'Union des droites d'Éric Ciotti lors de leur niche parlementaire: aucun texte portée par le parti allié au Rassemblement national n'a été adopté ce jeudi 26 juin à l'Assemblée nationale
Il était un peu plus de 23 heures lorsque les députés de l'Union des droites et du Rassemblement national ont quitté l'hémicycle. Les élus étaient en train de discuter du texte sur la lutte contre les mariages simulés ou arrangés, porté par l'UDR ce jeudi 26 juin dans le cadre de la niche parlementaire du parti.
Ce départ fait suite à l'annonce par le ministre de la Justice Gérald Darmanin qu'il ne ferait pas appel à l'article 44.2 de la Constitution. Celui-ci permet de faire retirer les sous-amendements et aurait pu accélérer l'examen du texte alors qu'il restait 18 amendements à 23 heures à examiner avant minuit, qui marque la fin de l'examen de la niche. Le ministre de la Justice s'est défendu en expliquant que, même en cas de recours à l'article 44.2, le texte n'aurait quand même pas pu être voté à temps. Conséquence, l'UDR n'est pas parvenue à faire adopter un texte lors de sa niche.
Un texte sur l'accord franco-algérien retiré
Les débats sur ce texte ont été particulièrement houleux. Entre citations de la Déclaration des droits de l'homme, de témoignages, de chanson ou de film, les députés des groupes de gauche ont ralenti les débats.
La cheffe de file du RN, Marine Le Pen, dont le groupe a pu faire face à une semblable obstruction lors de ses propres "niches", a fustigé une "logorrhée insupportable" et promis de rendre la pareille lors des futures niches de la gauche. Dans un communiqué, l'UDR a fustigé un "sabotage parlementaire" de la part de la gauche, avec la complicité du gouvernement et de LR, quasiment absent de l'hémicycle.
Dès le début de journée, le groupe UDR avait décidé de retirer un autre texte à risque pour la coalition gouvernementale, appelant notamment à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968, qui confère un statut particulier aux Algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.
"Ce débat parlementaire intervient à quelques jours, le 1er juillet, du verdict qui concerne notre compatriote Boualem Sansal", a argué Eric Ciotti.
Ce dernier ne souhaitait pas prendre le risque d'envenimer encore les relations entre Paris et Alger, alors que le parquet algérien a requis mardi 10 ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien.
Le groupe a aussi décidé de retirer sa proposition de loi interdisant l'exécution immédiate de peines d'inéligibilité, face à l'opposition de la majorité de l'hémicycle. La gauche et le bloc central ont dénoncé une loi taillée pour Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation dans l'affaire des assistants d'eurodéputés FN, qui la prive à ce stade de l'élection présidentielle (la décision en appel est attendue à l'été 2026).