Yvelines: une nounou jugée pour avoir frappé violemment un bébé

La mère de famille est jugée en cour d'assises (ici la cour d'assises spéciale du palais de justice de Paris). - Mehdi Fedouach - AFP
C'est un procès très difficile qui s'ouvre ce mardi devant la cour d'assises des Yvelines. Corinne (*), 45 ans, va devoir s'expliquer sur ses gestes. Le 30 mars 2010, elle a rendu handicapé à vie un nourrisson qu'elle gardait, Matis, en le frappant alors qu'elle était ivre. Mariée, mère de trois enfants, elle connaissait bien les parents du bébé, qui lui avaient fait confiance pour le garder, malgré son absence d'agrément d'assistante maternelle.
Corinne traverse à cette période-là une dépression profonde, qu'elle soigne notamment par l'alcool. Le jour fatidique, elle appelle les parents, paniquée, pour les avertir que quelque chose de grave est survenu. A leur arrivée, Matis est inconscient, blessé au visage et au bras, le visage enfoncé. La nounou explique dans un premier temps que l'enfant est tombé de son transat, face contre terre. Mais à l'hôpital, les examens médicaux sont accablants: le garçon souffre de multiples lésions. Fracture de la voûte crânienne, hémorragies internes, hématomes, fracture du coude, traces de morsures. Le récit de la nounou ne tient plus.
De nombreuses maltraitances
Elle admet alors devant les enquêteurs avoir bu plusieurs verres de vin cuit pour calmer ses nerfs ce jour-là, alors que le bébé pleurait. A bout, elle aurait fini par le tirer violemment de son siège, avant de le jeter sur la table à langer, de lui donner des claques, et de le mettre sous la douche alors qu'il était inconscient. Un épisode long d'au moins 25 minutes. D'autres lésions, plus anciennes, portent à croire qu'elle l'avait déjà maltraité par le passé. Pour son entourage, c'est le choc. Corinne a toujours été considérée comme une bonne mère, malgré ses épisodes dépressifs.
Placée durant un an en détention provisoire, elle a finalement été laissée libre sous contrôle judiciaire. Elle comparaît jusqu'à jeudi, et risque jusqu'à quinze ans de prison. Selon leur avocat, interrogé par Metronews, les parents de Matis espèrent obtenir la vérité sur ce qu'il s'est passé durant les longs mois où elle gardait leur enfant, aujourd'hui handicapé à 60%. Verdict vendredi.
(*) prénom modifié