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Police-Justice

Yakou, poursuivi « sans raison » par la police ?

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Après la mort du jeune Yakou Sanogo, fuyant à moto un contrôle de police dimanche à Bagnolet, près de Paris, des proches de la victime accusent les policiers. Témoignage.

La tension reste vive à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) après la mort du jeune Yakou Sanogo, 18 ans, tué lors d'une course-poursuite avec la police dimanche 9 août. Cette nuit, de légers incidents ont éclaté : des groupes de jeunes ont joué à cache-cache avec les forces de l'ordre durant toute la soirée, allumant un feu de poubelle ici, incendiant une voiture là.

Alors que dans le quartier du Plateau, les jeunes accusent les policiers d'avoir volontairement percuté le fuyard, le ministre de l'Intérieur et le maire de Bagnolet ont « appelé au calme ». Brice Hortefeux va réunir le 31 août une vingtaine d'associations de quartiers sensibles sur le thème des relations entre les jeunes et la police, avec Fadela Amara, Secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, et Martin Hirsch, Haut-commissaire à la Jeunesse.

Mort d'un « traumatisme thoracique profond »

Hier lundi en fin de journée, le procureur de Bobigny a validé la thèse policière de l'accident. Selon le rapport d'autopsie, le fuyard est mort d'un « traumatisme thoracique profond qui correspond au choc du torse du conducteur de la moto avec le pilier de la rambarde métallique sur laquelle il s'est encastré ». Pour lever tout doute, une double expertise en accidentologie a été confiée au service spécialisé de la gendarmerie nationale.

« Les policiers l'ont pris en poursuite, sans aucune raison »

Souhaitant rester anonyme, une éducatrice du quartier dit "du plateau", témoigne. Elle connaissait bien Yakou et était auprès de la famille de ce dernier hier lundi soir quand nous l'avons jointe. Une famille qui ressent de « l'injustice », explique-t-elle : « je crois qu'ils sont encore sous le choc. Ils essayent de faire leur deuil comme ils peuvent, mais malheureusement les policiers passent 10 fois par jour.
Vendredi, mon collègue a vu Yakou, qui lui disait qu'il se faisait poursuivre par les policiers alors qu'il était en train de faire des livraisons - puisqu'il était livreur de pizzas - et qu'il ne faisait rien de mal. Donc il y avait harcèlement. Et le dimanche, il était en motocross, avec un casque, et les policiers l'ont pris en poursuite, sans aucune raison valable. »

La rédaction, avec Antoine Mariotti