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Police-Justice

Voitures brûlées : le maire de Vienne ne communiquera pas ses chiffres

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Manuel Valls le ministre de l’Intérieur souhaite publier les chiffres des voitures brûlées le 31 décembre. Le maire de Vienne (Isère) Jacques Remiller refuse de communiquer les chiffres de sa ville pour éviter les « compétitions » le soir du réveillon.

Le maire de Vienne, Jacques Remiller, dans l'Isère ne donnera pas le nombre de voitures brûlées cette nuit au Ministre de l'Intérieur, comme le demande Manuel Valls. Le ministre souhaite publier les chiffres dans une volonté de transparence.
Pour Jacques Remiller, le maire de Vienne, il s’agit d’éviter d’alimenter une « compétition » le soir du réveillon : « C’est un appel d’air à toutes celles et ceux qui se livrent à des compétitions, en particulier dans les quartiers, estime-t-il. Donc s’il y a des voitures brûlées et si c’est nous, police municipale qui le constatons, nous prendrons la plainte, nous ne la déposerons qu’après la publication du ministre de l’Intérieur. On a assisté avec le gouvernement de Nicolas Sarkozy à une non-publication du nombre de voitures incendiées lors du réveillon et on a constaté des baisses, alors c’est une goutte d’eau mais il fallait dire au ministre qu’on était pas d’accord ».

« Communiquer sur les mesures de prévention »

Olivier Audibert Troin, député-maire UMP, président de la communauté d’agglomération de Draguignan juge que la publication de ces chiffres n’est pas forcément nécessaire : « C’est une bonne chose que de publier dans la totale transparence, pour autant il ne faut pas non plus sombrer dans l’angélisme. S’il était avéré que la communication des chiffres attisait les vélléités que pourraient avoir certains à aller vers une espèce de concours où toujours plus de voitures seraient brûlées, il faudrait arrêter cette communication. Je préfèrerais qu’on communique sur des mesures de prévention voire de répression plutôt que les chiffres avérés une fois que les délits sont commis ».

« Il faut communiquer »

De son côté, le syndicat UNSA Police estime qu’il faut jouer la transparence pour éviter tout fantasme sur les chiffres. « Je pense que c’est une bonne chose parce que lui il veut travailler en transparence complète, explique Christophe Crépin du syndicat UNSA Police. Les prédécesseurs de M. Valls avaient décidé de ne pas communiquer sur le nombre de voitures brûlées, forcément ça ouvrait la porte à tous les fantasmes concernant les chiffres. Quand on ne dit pas les choses, on pense tout de suite qu’il y a quelque chose derrière. Je pense qu’il faut communiquer ».
En 2011 Brice Hortefeux, l'ancien Ministre de l'Intérieur avait refusé de le faire, pour faire baisser cette mauvaise habitude française. Le nombre de voitures brûlées baisse depuis 2009 (1147 en 09, 1100 en 2010, moins de 1000 l'année dernière).

La Rédaction, avec Barthélémy Bolo