Violences sexuelles: 1 victime sur 12 porte plainte

Image d'illustration - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Environ 222.000 adultes sont victimes chaque année de violences sexuelles, relève ce vendredi une étude publiée par le ministère de l'Intérieur, qui souligne la faiblesse du nombre de faits rapportés à la justice, puisque seule une victime sur douze porte plainte.
Dans une France secouée par l'onde de choc mondiale sur l'ampleur des violences sexuelles faites aux femmes, dans le sillage des révélations du scandale Weinstein aux États-Unis, l'étude vient rappeler que les femmes sont, et de loin (83%, soit 184.000), les premières victimes des viols, tentatives de viol et attouchements sexuels.
86% des victimes ne se déplacent pas au commissariat
Cette étude réalisée sous la houlette de l'Insee, met également en lumière la faiblesse du nombre de plaintes auprès des service de police et gendarmerie au regard du nombre estimé de victimes : seule une sur 12 porte plainte.
"L'écrasante majorité des victimes de violences sexuelles (86%) ne font pas le déplacement au commissariat ou à la gendarmerie pour signaler les faits qu'elles ont subis. Celles qui font le déplacement renoncent 4 fois sur 10 à déposer plainte", détaille l'étude. Ce sont les faits de viols et de tentatives de viol qui sont le plus souvent dénoncés aux forces de l'ordre. Ce sont également en proportion les faits les plus nombreux (53%).
Les violences au sein de la famille encore taboues
"Les agressions sexuelles, notamment celles subies au sein de la cellule familiale, restent des violences encore taboues aujourd'hui, ce qui rend la mesure du phénomène particulièrement délicate", commente l'étude.
L'étude relève également que dans deux cas sur trois, les victimes connaissaient personnellement leur agresseur. Dans 30% de l'ensemble des cas, il s'agit du conjoint ou de l'ex-conjoint, précise l'étude. Dans 9% des cas, les victimes désignent comme auteur une personne du cercle familial (parent, beau-parent, grand-parent, oncle, etc.)
L'exécutif, qui a sonné fin novembre la mobilisation contre les violences sexuelles ou sexistes faites aux femmes, a notamment promis de créer une plateforme en ligne pour favoriser les plaintes, dès début 2018. Les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, pourront alors parler avec des policiers ou gendarmes formés, 24h sur 24, 7 jours sur 7 de chez elles.