Vidéos TikTok, caractère racial écarté... Ce que l'on sait de la mise en examen d'une infirmière et son compagnon pour des faits d'agressions sexuelles sur mineurs

L'hôpital André Grégoire de Montreuil en octobre 2024. - Google maps
Une affaire qui suscite l'émoi. Une infirmière du service de néonatologie de l'hôpital de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, a été mise en examen ce samedi 2 août pour agressions sexuelles sur mineurs et captation d'images à caractère pédopornographique. Son compagnon a également été mis en examen par le tribunal judiciaire de Bobigny.
• Le couple mis en examen pour des faits d'agressions sexuelles sur des nourrissons
Une infirmière de l'hôpital André Grégoire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et son compagnon sont accusés de faits d'agressions sexuelles sur des nourrissons. L'infirmière de 26 ans, suspendue à titre conservatoire, a été mise en examen ce samedi 2 août par le tribunal judiciaire de Bobigny, notamment pour agressions sexuelles sur mineurs et captation d'images à caractère pédopornographique.
Son compagnon de 28 ans a quant à lui été mis en examen pour complicité par instigation d’agressions sexuelles sur mineurs.
En dépit des demandes du parquet de Bobigny de les placer en détention provisoire, le juge d'instruction a décidé de les remettre en liberté sous contrôle judiciaire. Ils ont notamment interdiction de contact entre eux, interdiction de se rendre en Seine-Saint-Denis pour lui, interdiction de se rendre à l'hôpital de Montreuil pour elle, et interdiction d’exercer toute profession en lien avec les mineurs pour les deux.
Une information judiciaire a été ouverte des chefs d’agressions sexuelles sur mineurs, complicité par instigation d’agressions sexuelles sur mineurs, enregistrement, détention et diffusion d’images à caractère pédopornographiques.
Les faits ont eu lieu entre décembre et janvier dernier. Ni les victimes ni leurs familles n'ont pu être identifiées à ce stade.
• Une affaire relayée par des vidéos TikTok
Il y a quelques jours, des vidéos montrant des bébés victimes de faits de nature sexuelle dans une maternité ont circulé sur TikTok. Ces vidéos alertaient sur "un scandale dans un hôpital du 93".
Une femme s'est alors présentée ce mercredi 30 juillet au commissariat de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour s'accuser de ces faits, a indiqué une source proche de l'enquête, jointe par BFMTV. L'infirmière au sein du service de réanimation néonatale de l’hôpital de Montreuil avait également mis en cause son compagnon, âgé de 28 ans.
Placée en garde à vue, elle a déclaré qu'elle avait agi sous son emprise. Il a ainsi lui aussi été mis en garde à vue.
• Le caractère racial écarté
Sur l'une des publications Tiktok, un homme face caméra assurait que "deux personnes qui travaillent avec les nourrissons (...) s'amusent à maltraiter des enfants noirs", avant de glisser que c'est "à caractère sexuel".
"Le caractère racial" a été écarté, assure le parquet de Bobigny, joint par BFMTV.
"Le caractère racial qui aurait présidé au choix des nourrissons agressés n’est corroboré par aucun élément de l’enquête", indique le parquet qui avait auparavant précisé à l'AFP que "l'un des enfants est blanc" et "l'autre noir".
Un rassemblement s'est toutefois tenu ce samedi après-midi devant l'hôpital de Montreuil pour dénoncer les faits et leur caractère racial, d'après les personnes présentes.
Le groupe d'environ cinquante personnes a demandé à être reçu par la direction de l'hôpital mais la sécurité les a éconduites. Escorté calmement par la police, le groupe est alors entré dans l'hôpital dans l'objectif de rencontrer du personnel ou un cadre, sans succès non plus. Il est ainsi ressorti, toujours calmement, après moins d'une heure. Un appel a été lancé pour que la mobilisation se poursuive ces prochains jours.
• L'hôpital de Montreuil déplore une "grave dérive personnelle"
Dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi 1er août après le placement en garde à vue de l'infirmière, la direction du groupement hospitalier de territoire Grand Paris Nord-Est a indiqué que la jeune femme "exerçait exclusivement dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital de Montreuil", qui prend en charge les bébés nés prématurément, et ne travaillait pas à la maternité.
"Les agissements de cette infirmière, s'ils sont confirmés par l'enquête de police actuellement en cours, sont une grave dérive personnelle que l'hôpital condamne fermement. Ils ne sont en aucun cas une pratique collective de service", a ajouté la direction du GHT GPNE.
La rumeur avait très rapidement semé l'émoi mercredi et jeudi, "des mamans inquiètes appelant l'établissement alors qu'elles y avaient parfois accouché il y a un an", avait déploré auprès de l'AFP la direction du groupement hospitalier.