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Police-Justice

Viande de cheval: huit ex-cadres de Spanghero interpellés

Le siège social de l'entreprise Sapnghero impliquée dans le scandale de la viande de cheval.

Le siège social de l'entreprise Sapnghero impliquée dans le scandale de la viande de cheval. - -

Huit responsables de l'entreprise impliqué dans le scandale de la viande de cheval ont été arrêtés ce mardi matin en Langedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées.

Huit personnes ont été interpellées mardi matin en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées dans le cadre de l'enquête judiciaire sur le scandale de la viande de cheval vendue pour du boeuf, a indiqué une source proche de l'enquête.

Il s'agit de sept anciens cadres de Spanghero, entreprise de Castelnaudary de l'Aude rebaptisée depuis la Lauragaise, et d'un huitième "sur le départ". L'entreprise a été désignée par le gouvernement comme un acteur primordial de ce scandale européen.

Faire la lumière sur l'affaire

Les huit personnes interpellées devaient être placées en garde à vue dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en mars à Paris pour "tromperie simple et tromperie aggravée, faux et usage de faux".

Elles devaient être entendues près de Carcassonne par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) et de la section de recherches de Languedoc-Roussillon.

Ce sont les premières interpellations connues dans cette affaire.

Les enquêteurs cherchent à comprendre comment et par la faute de qui de la viande de cheval s'est retrouvée à la place de boeuf dans des plats cuisinés de plusieurs marques. Ils tentent de faire la lumière sur le rôle de la société Spanghero et ses dirigeants dans ce scandale.

L'enquête a été confiée au pôle "santé publique" du tribunal de grande instance de Paris, compétent nationalement pour les affaires concernant les produits d'alimentation destinés à l'homme.

"Ces gens-là représentent le passé"

Quand le scandale, parti de Grande-Bretagne et d'Irlande en février, a éclaté, le gouvernement a ouvertement accusé Spanghero d'avoir trompé ses clients en revendant sciemment pour du boeuf de la viande de cheval, qui a ensuite servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des marques comme Findus ou la grande distribution.

Les dirigeants de l'entreprise de l'époque (ils ont changé depuis) ont toujours protesté de leur bonne foi et dit avoir été victimes des intermédiaires de la filière.

La société, poids lourd local avec 360 salariés avant l'affaire, ne s'est jamais vraiment remise de cette affaire, même après avoir récupéré la plupart de ses agréments sanitaires frappés de suspension administrative. La révélation a posteriori (le 19 mars) que de la viande de mouton britannique prohibée avait été découverte dans l'entreprise a achevé de la mettre à genoux.

Mise en liquidation judiciaire, elle a été reprise par l'un de ses fondateurs, Laurent Spanghero, et deux partenaires. Ils se sont engagés à sauvegarder 90 emplois pendant au moins deux ans. "Ces gens représentent le passé, la justice fait son travail", a déclaré ce mardi Laurent Spanghero, après les interpellations.

D.N. et V.D. avec AFP