Vers un premier procès dans l'affaire Kulik

La mise en examen de Willy Bardon, seul mis en cause pour le meurtre et le viol d'Elodie Kulik en 2002, ouvre la voie à la tenue d'un procès - -
Onze ans après le meurtre et le viol d'Elodie Kulik dans la Somme, la cour d'appel d'Amiens a confirmé mardi la mise en examen de Willy Bardon, seul mis en cause dans l'affaire. Une décision qui ouvre la voie à un premier procès.
Les avocats de la défense peuvent encore se pourvoir en cassation, mais cet appel n'est pas suspensif.
Seule satisfaction pour la défense qui voit ses requêtes en nullité rejetées sur la mise en examen, le réquisitoire, et les expertises psychiatrique et vocale qu'elle contestait vivement, sa demande annexe d'examiner une bande vidéo de l'époque du meurtre a été acceptée.
Confondu par un enregistrement
L'enregistrement de l'appel d'Elodie Kulik aux sapeurs-pompiers juste avant sa mort, sur lequel on distingue aux moins deux voix d'hommes avec un fort accent picard, est, selon la défense, le seul élément à charge de l'accusation.
Interpellé en janvier avec six autres hommes, Willy Bardon, 40 ans, est le seul à avoir été mis en examen, pour séquestration, viol et meurtre, et écroué.
Elodie Kulik, 24 ans, directrice d'une agence bancaire à Péronne, avait été violée puis étouffée en janvier 2002. Son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ à quelques kilomètres, à Tertry.
Dix ans plus tard, l'enquête avait connu un tournant avec l'identification par recoupement d'ADN d'un suspect, Grégory Wiart, mort dans un accident de voiture quelques mois après le meurtre. Willy Bardon était l'un de ses amis.
La voix de Bardon avait été reconnue sur l'enregistrement par l'ancienne compagne de Grégory Wiart et cinq des six hommes placés en garde à vue, ainsi que dans une première expertise. Le mis en examen lui-même avait dit aux enquêteurs que la voix sur la bande-sonore ressemblait à la sienne, avant de nier les faits.
Une nouvelle expertise avait été ordonnée à la mi-septembre.