Vers la suppression des tribunaux pour mineurs

La droite a créé les tribunaux correctionnels pour mineurs délinquants qui fonctionnent depuis janvier 2012. Christiane Taubira, nouvelle garde des Sceaux, veut les supprimer. L'UMP dénonce un « retour à l'angélisme ». Et vous, qu'en pensez-vous ?

Dimanche, lors d'une visite à la permanence de l'antenne des mineurs au Palais de justice de Paris, la garde des Sceaux a annoncé que cette suppression était l'une des priorités du gouvernement. La loi d'août 2011 avait créé ces tribunaux correctionnels pour mineurs, composés de trois magistrats professionnels. A l’inverse, les tribunaux pour enfants comprennent un juge des enfants et deux assesseurs citoyens, ayant une expérience des questions liées à l'enfance. Ils jugent les récidivistes de 16 à 18 ans encourant une peine égale ou supérieure à trois ans. Il y a eu très peu d'audiences depuis le début d'année et aucun bilan du dernier garde des Sceaux, Michel Mercier.

« Il faut des juges spécialisés pour les enfants »

Marie-Pierre de la Gontrie est secrétaire nationale du PS en charge de la justice et des libertés publiques. Elle est pour la suppression des tribunaux pour mineurs : « Il faut supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs qu’a fait Nicolas Sarkozy. Ils ne sont pas adaptés à cette catégorie particulière de délinquants. Les tribunaux pour mineurs devraient être composés de juges pour enfants spécialisés. Il existe des pédiatres pour soigner des enfants, pourquoi ne comprend-on pas qu’il faut aussi des juges spécialisés pour juger des enfants ? »

« C’est le retour de la culture de l’excuse à gauche »

Bruno Beschizza est secrétaire national UMP en charge de la sécurité. Selon lui, on ne doit pas supprimer les tribunaux pour mineurs qui « concernent des récidivistes de 16 à 18 ans qui sont de vrais délinquants. Le signal vis-à-vis du voyou dans la rue, c’est qu’il a gagné. C’est un signal fort du retour à l’angélisme. Même si on commet des délits très graves, systématiquement on va trouver une excuse parce qu’ils n’ont pas 18 ans. C’est le retour de la culture de l’excuse à gauche ».