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"Vécu et ressenti en matière de sécurité": ce que nous apprend la nouvelle enquête du ministère de l'Intérieur

Un agent de police à Calais le 1er mars 2017. Photo d'illustration

Un agent de police à Calais le 1er mars 2017. Photo d'illustration - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Une enquête menée par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure sur le "vécu et ressenti" des Français en matière de sécurité met en avant des disparités selon le sexe, l'âge et la localisation des interrogés se disant victimes d'atteintes aux biens ou à la personne.

Des données pour "mesurer l’insécurité ressentie et les faits de délinquance dont les individus ont pu être victimes au cours de leur vie". BFMTV a pu consulter une synthèse de l'édition 2022 du rapport "Vécu et ressenti en matière de sécurité" (VRS) conduite par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).

Environ 200.000 personnes ont été interrogées sur leur "vécu et ressenti" en matière d’insécurité à travers plusieurs questions posées, celles-ci se référant à des atteintes réelles (de type: 'avez-vous été cambriolés') ou bien à des craintes (de type: 'avez-vous craint d'être cambriolé?').

Point important: la méthodologie d'enquête suivie pour l'année 2022 diffère de celle de l'année précédente. Il est donc impossible de comparer les données du nouveau rapport avec celle du précédent.

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Vandalisme sur une voiture, première atteinte déclarée

Parmi les atteintes étudiées dans le rapport, les plus fréquentes en nombre de victimes sont les actes de vandalisme contre la voiture (2.512.000), les débits frauduleux (1.989.000) et les injures (1.971.000) en 2021.

A contrario, les atteintes les moins fréquentes sont les vols et tentatives de vol de deux-roues à moteur (184.000), les violences sexuelles physiques (247.000) ainsi que les vols et tentatives de vol avec violences ou menace (254.000).

Sur le plan judiciaire, le rapport met en avant un taux de plainte généralement plus élevé chez les interrogés se disant victimes d'atteintes aux biens que chez ceux se disant victimes d'atteintes aux personnes. Ainsi, 64% des personnes portent plainte lorsqu'il y a vol de voiture et 54% lorsqu'il y a vol avec effraction dans la résidence principale.

Les jeunes se disent bien plus victimes d'atteintes à la personne

Le taux de plaintes déposées pour les personnes se disant victimes de violences conjugales est très bas: 14%. Et il est encore plus bas pour des faits de violences sexuelles physiques (5%) et même à seulement 2% lors de violences sexuelles non physiques. S'agissant de ces trois formes d'atteintes aux personnes, les femmes sont sur-représentées: elles représentent 76% des personnes se déclarant victimes de violences conjugales, 88% de celles de violences sexuelles physiques et 86% des personnes se disant victimes de violences sexuelles non physiques.

Des différences générationnelles sont également observables: les personnes âgées entre 18 et 24 ans se déclarent plus souvent victimes pour toutes les atteintes, notamment les violences sexuelles (trois à cinq fois plus par rapport aux autres tranches d'âge). En outre, 4,6% des 18-24 ans disent avoir été victimes de discrimination (le plus souvent les origines, la couleur de peau, la religion et le sexe) contre 3,11% des 35-44 ans ou même 0,5% des 65-74 ans.

Les plus jeunes disent aussi avoir davantage de craintes, sauf pour les cambriolages qui inquiètent davantage les seniors (65 à 74 ans). Ces derniers sont d'ailleurs davantage satisfaits de l'action des forces de l'ordre que les autres tranches d'âge, les plus jeunes n'étant que 43% à en être satisfaits.

Les habitants de Paris craignent moins les cambriolages

Un contraste se dresse aussi entre ceux habitant Paris et ceux résidant ailleurs. Les Parisiens se disent plus souvent victimes pour toutes les atteintes aux biens et les atteintes à la personne. Ils ont aussi davantage de craintes, sauf pour les cambriolages, et ont une moindre satisfaction à l’égard de l’action nationale et de proximité des forces de sécurité.

Les infractions liées aux outils numériques ont aussi une place dans le rapport du ministère de l'Intérieur: 19% des atteintes tout confondues sont faites via des outils numériques. Les atteintes les plus commises sur le numérique sont les injures (26%) et les menaces (26%). Viennent ensuite la diffusion d’images ou d’informations personnelles (25%) le harcèlement moral (12%) et le harcèlement sexuel (8%).

Hugues Garnier Journaliste BFMTV