Var : deux femmes gendarmes tuées

Deux femmes gendarmes sont mortes en intervention dimanche soir dans le village de Collobrières (Var). Elles ont été tuées par arme à feu alors qu'elles intervenaient pour régler un différend familial. Un suspect a été interpellé. Manuel Valls s'est rendu sur place.

C'est une première dans l'histoire de la gendarmerie. Deux femmes de la corporation ont été tuées en intervention dimanche soir, alors qu’elles tentaient de mettre fin à un problème familial. D'importants moyens ont été mobilisés cette nuit pour retrouver le meurtrier armé. Un suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Il a été entendu ce lundi matin par les enquêteurs. « C'est très probable que ce soit lui [l'auteur des coups de feu]. Les éléments dont nous disposons concourent pour le désigner comme l'auteur des coups de feu », a souligné le procureur de la République à Toulon. Le président François Hollande a réagi à ce drame en déclarant : « C'est avec une très grande émotion que j'ai appris le meurtre de deux femmes gendarmes, cette nuit à Collobrières (...) A travers ce drame, c'est la République qui est atteinte ».

Des circonstances floues

Les circonstances exactes de ce double meurtre sont encore floues. Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux gendarmes intervenaient seules, dimanche soir vers 23 heures, pour tenter de mettre fin à un différend familial. Elles auraient été agressées par un homme âgé d'environ 25 ans, et connu des services de police, qui se serait emparé de l'arme de l'une d'entre elles et aurait ouvert le feu sur celle-ci.
Puis l'autre militaire aurait été abattue sur la place du village, alors qu’elle tentait de prendre la fuite. L'homme, dont on ignorait l'âge avec précision, se serait alors enfui avec sa compagne, muni des deux armes de service des gendarmes.

150 gendarmes déployés autour de Collobrières

Entre 100 et 150 gendarmes ont alors été déployés aux alentours de la commune de Collobrières. Un dispositif spécial a également été mis en place avec un hélicoptère de recherche, et l'appui des gendarmes mobiles. A Paris, le GIGN a été placé en alerte, prêt à intervenir.
Plus tard dans la nuit, peu avant 3 heures du matin, un individu correspondant à la description du meurtrier a été interpellé et placé en garde à vue. Il n'aurait toujours pas été entendu ce lundi matin, malgré la présence de poudre et de griffures sur ses mains, des traces constatées par la police technique et scientifique.
Sa compagne, qui a également été interpellée, pourrait avoir eu un rôle actif dans le meurtre des deux militaires.
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a rencontré lundi les familles des deux victimes et a apporté son « soutien » à tous leurs collègues de la brigade de gendarmerie de Pierrefeu-du-Var.
Manuel Valls a émis le «souhait que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame et que la justice puisse alors faire son travail, sous l'autorité du procureur de la République ».

« C’est un drame pour notre commune »

Sur RMC, Patrick Martinelli, le maire de Pierrefeu-du-Var, est apparu choqué par cette tragédie : « C’est un drame pour notre commune. Les gendarmes sont intégrés dans le village. Non seulement nous travaillons ensemble régulièrement, mais surtout, nous vivons ensemble. Pour moi ce sont des habitants de la commune qui font leur métier. Imaginez si c’était les voisins qui étaient intervenus. On est sans moyens face à cette violence gratuite. C’est dramatique ».

« On n’a pas l’habitude de voir ça chez nous »

Alain Le Cochonnec, l'adjoint au maire, avait croisé les deux gendarmes peu avant le drame : « Ces deux gendarmes étaient d’astreinte, elles sont passées dans notre village, je les ai saluées. Elles avaient des gilets pare-balles quand elles sont passées, donc elles étaient protégées. Elles étaient très bien intégrées dans la commune et très gentilles. C’est un drame pour ce village où tout le monde se connaît. Je ne trouve pas les mots. Tout le monde est bouleversé, les gendarmes aussi. On n’a pas l’habitude de voir ça chez nous ».

La Rédaction avec Julien Coudrot