Université Antilles-Guyane: la justice enquête sur des détournements de fonds massifs

Une information judiciaire pour "escroquerie en bande organisée et détournements de fonds en bande organisée" au sein de l'Université Antilles-Guyane va être ouverte "dans quelques jours", a annoncé vendredi le procureur de la République de Fort-de-France, Eric Corbaux.
C'est sur fond de "crise guyanaise", comme la nomment les médias locaux, qu'a éclaté le scandale présumé du Ceregmia, un laboratoire de recherche, alors que l'Université des Antilles-Guyane est déjà confrontée à de nombreuses difficultés.
Des enquêtes dirigées par le SRPJ ont en effet été ouvertes en mai 2013, suite à un rapport de la Cour des Comptes publié en 2012. Ce dernier pointait une certaine opacité dans la gestion du Ceregmia, centre d'Etude et de Recherche en Economie, Gestion, Modélisation et Informatique Appliquée, basé en Martinique.
"Compte tenu des preuves rassemblées", et de "soupçons graves", le procureur de la République de Fort-de-France a finalement annoncé, vendredi, l'ouverture d'une information judiciaire. Il a "décidé d'ouvrir cette enquête au niveau de la Juridiction Interrégionale Spécialisée de Martinique (Jirs)", afin de faire toute la lumière "sur d'éventuels détournements et escroqueries commis au sein de l'université". Des fonds publics sont concernés, "y compris des fonds européens".
"L'instruction sera là pour déterminer les contours de ces infractions, des auteurs de l'infraction, les complices, peut-être aussi des bénéficiaires voire des complaisances", a déclaré Eric Corbaux, évoquant "l'existence d'un système qui perdure depuis un certain nombre d'années". Selon une source proche du dossier, le préjudice pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros.