"Une saisie historique": près de 2 tonnes de drogues interceptées en Polynésie française

De la cocaïne trouvée dans la valise d'un passager à destination de Paris, le 24 mars 2024 à l'aéroport de Cayenne en Guyane. Photo d'illustration - Ludovic MARIN
Les douanes et l'office anti-stupéfiants (Ofast) ont mis la main au total sur 1.878,2 kg de produits stupéfiants après une fouille complète d'un voilier intercepté mi-juillet aux îles Marquises, soit une "saisie historique" en Polynésie française, affirme ce samedi 2 août le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
"1.646,8 kg de cocaïne, 232,4 kg de méthamphétamine, soient 1.878,2 kg de stupéfiants ainsi que 11 glocks et 24 chargeurs" ont été saisis, précise le président des LR sur X.
Celui qui a fait de la lutte contre le narcotrafic son cheval de bataille à Beauvau affirme que "l’État ne relâchera jamais la pression face aux trafics qui gangrènent nos régions".
"Sur l’ensemble du territoire national, les narcotrafiquants seront traqués sans relâche", abonde-t-il.
Une "plaque tournante"
Au moment de l'interception, dans la nuit du 14 au 15 juillet, plus de 900 kg de cocaïne (932,7 kg) et plus 180 kg (182,6 kg) de méthamphétamine, surnommée localement "ice", ont été trouvés sur un voilier qui faisait escale à Nuku Hiva, l'une des îles les plus peuplées des Marquises.
Le voilier, barré par un capitaine allemand accompagné d'un passager hollandais, a ensuite été rapatrié sur Papeete où l'office anti-stupéfiants a poursuivi les investigations et démantelé le bateau, permettant de trouver 714,1 kg de cocaïne et 49,8 kg d'ice supplémentaires.
La drogue avait été chargée au Mexique, à destination de l'Australie, précisait alors un communiqué du parquet.
"On va demander le renforcement des contrôles de la zone maritime des Marquises et plus largement de la Polynésie, sachant que c'est l'itinéraire des trafiquants", avait déclaré à l'AFP le maire de Nuku Hiva, Benoît Kautai.
Dans un rapport de commission d'enquête de 2024, le Sénat a qualifié la Polynésie française de "plaque tournante pour le commerce de méthamphétamines et de cocaïne".
La méthamphétamine, "importée depuis la côte ouest des États-Unis", "provient majoritairement de laboratoires clandestins situés au Mexique", précise le rapport.
Les drogues qui transitent par la Polynésie française sont principalement vendues sur des marchés asiatiques et australiens. Mais elles sont aussi consommées localement. Selon le président de la collectivité française du Pacifique, Moetai Brotherson, plus d'un Polynésien sur dix aurait déjà consommé de la méthamphétamine, sur un territoire qui compte un peu moins de 300.000 habitants.
"Alors que les drogues de synthèse touchent relativement peu la métropole en comparaison d'autres produits (cannabis, cocaïne, héroïne, etc.), elles frappent de manière disproportionnée le territoire polynésien", ont prévenu les sénateurs de la commission d'enquête. "ll s'agit d'un enjeu majeur de sécurité pour la collectivité ultramarine".