Une mère infanticide condamnée à 5 ans de prison témoigne: "Je suis un monstre"

Une femme enceinte (photo d'illustration) - Loïc Venance-AFP
"Je suis un monstre. Même moi, je n'accepterai jamais ce que j'ai fait." Une femme condamné à cinq ans de prison, dont deux ferme, pour infanticide s'est confiée sur son geste. Mère de trois enfants, elle a assuré au Parisien que c'était "très dur de faire comprendre" sa souffrance.
"Avant de vivre ça, je me disais que ces femmes qui tuaient leurs enfants étaient des monstres, qu'elles étaient folles. Et qu'elles méritaient la prison. Et aujourd'hui, je me retrouve dans leur situation. Si je parle, c'est aussi pour dire ce qu'est le déni de grossesse."
Elle assurait au quotidien, avant son procès, avoir peur de retourner en prison.
"Je redoute surtout la prison pour mes enfants (...) Ils sont innocents dans cette affaire. Et ils ont besoin de leur maman. Malgré ce qui s'est passé, je pense que je suis une bonne maman."
"Je m'en veux encore et je m'en voudrai toujours"
Laëtitia Fabaron, 32 ans, a été jugée mardi par la cour d'assises de Grenoble. Le 14 mai 2012, à Moirans, dans l'Isère, la jeune femme a étranglé son nouveau-né avec les anses du sac-poubelle où elle l'avait mis. La trentenaire a également fait le récit pour RTL de ce jour où elle a accouché d'un enfant qu'elle dit avoir ignoré porter. Elle l'a finalement reconnu après deux mois de détention en préventive en 2013, lui a donné un prénom, Liam, ainsi que des funérailles
"Je ne savais pas que j'étais enceinte et, ce jour-là, dans ma salle de bain, ce que j'ai vécu c'était un cauchemar. J'ai commis l'irréparable ce jour-là, je m'en veux encore et je m'en voudrai toujours. J'étais seule, dans la panique, dans la douleur, dans la peur. Quand le bébé est arrivé, j'ai paniqué complètement. Quand il a crié, j'ai voulu qu'il se taise."
La jeune femme a alors placé l'enfant dans son congélateur, découvert un an plus tard par son nouveau compagnon. "Maintenant, après des années de thérapie, je peux dire que c'était pour le garder près de moi, pour ne pas m'en séparer", a-t-elle ajouté au Parisien.
"Mais à ce moment-là, tout ça, je ne le savais pas. Ce n'est qu'un an plus tard, en garde à vue à la gendarmerie, que j'ai compris que j'avais commis l'irréparable."