Un procès requis contre un policier pour violences sur un mineur après les révélations d'un journaliste infiltré

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
Un procès a été requis contre un policier pour des violences sur un mineur lors d'une interpellation qui avait été relatée dans le livre "Flic" du journaliste infiltré Valentin Gendrot, a indiqué mercredi 24 juillet le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.
Dans son réquisitoire définitif signé le jeudi 11 juillet, le ministère public "a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de Marc F., policier à l'époque en poste au commissariat du 19e arrondissement, pour des violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique commises le 12 avril 2019" au préjudice d'un mineur, détaille le parquet.
Non-lieu requis "concernant d'éventuels faits de faux"
Un non-lieu a par ailleurs été requis "concernant d'éventuels faits de faux, pour lesquels personne n'avait été mis en examen", précise-t-il. Contacté, l'avocat de Marc F. n'a pas réagi dans l'immédiat.
L'information judiciaire avait été ouverte le 5 mai 2021 sur la base d'éléments du livre "Flic" écrit par le journaliste Valentin Gendrot.
Violences, insultes racistes et homophobes mais aussi manque de moyens, suicide et mal-être des troupes: dans l'ouvrage paru en septembre 2020, le journaliste raconte son infiltration mouvementée au sein de la police du nord-est de Paris. Il explique avoir assisté à plusieurs "tabassages" et témoigne de pratiques "racistes" de la part de certains fonctionnaires.
"Seul l'un des passages relatés dans le livre a permis de retrouver une procédure pouvant documenter des violences policières" lors de l'interpellation d'un mineur pour rébellion et menaces en 2019, selon le parquet.
Le gardien de la paix, âgé désormais de 36 ans, avait déposé une plainte pour outrage et menaces sur personne dépositaire de l'autorité publique conduisant au placement en garde à vue du mineur.
Parallèlement, ce dernier, qui présentait "un hématome à l'arcade sourcilière gauche et une excoriation cervicale droite", avait dénoncé les violences commises par un policier, selon le parquet.
Le suspect évoque un "oubli" dans le PV d'interpellation
Selon des documents judiciaires consultés par l'AFP, Marc F. avait concédé lors d'un interrogatoire en juillet 2023 qu'il "manquait des éléments" relatifs aux violences dans le PV d'interpellation, en raison d'un "oubli" de sa part ou d'"épisodes manqués" par le collègue qui avait rédigé le document.
"Je regrette que la justice ne fasse pas preuve de la même exigence et de la même rigueur quand il s'agit de fonctionnaires de police et de justiciables lambdas", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Valentin Gendrot, Me Romain Boulet, faisant référence à ce PV tronqué.
Il revient désormais à la juge d'instruction de se prononcer sur la tenue d'un procès ou non.