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Police-Justice

Un pompier volontaire de 16 ans meurt en intervention

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Samedi soir à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) deux pompiers sont morts dans un incendie lors d’une intervention. Parmi les victimes, Yann Siméoni, 16 ans. C’était sa première intervention comme pompier volontaire.

Emotion et incompréhension, tels sont les sentiments après la mort de deux pompiers samedi soir lors d'une intervention sur un feu de cheminée à Digne-les-Bains dans les Alpes-de-Haute-Provence. Parmi les deux soldats du feu, Yann Siméoni, sapeur-pompier volontaire âgé de 16 ans à peine, envoyé sur le terrain pour la première fois. Le second, Michaël Baghioni, 35 ans, pompier depuis 1996, était un homme d’expérience. Pour la caserne de Digne, c'est le 5e décès en 2 ans.
Alors qu'une enquête judiciaire a été ouverte et confiée au commissariat de la ville, les interrogations se multiplient. Un si jeune pompier devait-il être présent sur un feu de cette ampleur ?

L'intervention d'un pompier mineur légale depuis 1999

L'intervention d'un mineur sur un incendie est parfaitement légale. En 1999, un décret instaure l'âge requis pour devenir sapeur-pompier volontaire à 16 ans. Bien sûr, l'adolescent doit également répondre à un certain nombre de critères physiques, comme mesurer plus d'un mètre 60 et avoir au moins 8/10 à chaque oeil, ainsi que la jouissance de ses droits civiques. Les adolescents qui veulent devenir soldat du feu peuvent intégrer dès l'âge de 12 ans les associations de jeunes sapeurs-pompiers (JSP). Des structures qui dispensent une formation au métier chaque semaine pendant 4 ans. On peut ensuite passer son brevet de sapeur-pompier puis les tests pour devenir pompier volontaire opérationnel.

« Ça aurait pu être moi »

« Il n’y a pas de mot. C’est la fatalité, la malchance, déplore Patrice, lui aussi pompier volontaire à Digne-les-Bains et proche de Michäel. Ça aurait pu être moi ou quelqu’un d’autre, mais c’est Michaël. Il va nous manquer. C’est dur pour tous les pompiers-volontaires. C’est une passion. On l’a ou pas. Il faut être accroché. On sait qu’on risque notre vie à chaque fois ».

« 16 ans c’est très jeune »

« 16 ans, c’est très jeune, estime Patrice Beunard, président du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels. Quand on arrive pour faire ce métier, qui est très dangereux, on a très envie d’aller en intervention, de participer à l’extinction, tenir la lance… Il faudrait quand même leur permettre de participer, mais pas lors de la première intervention. Une fois que le théâtre d’intervention est sécurisé, là, oui, on peut les faire intervenir. 16 ans pour une première intervention, c’est très jeune ».

« Certains jeunes ont la maturité »

« A 16 ans, nous avons des jeunes qui ont la maturité pour intervenir en toute sécurité avec la technique qui va bien, assure Christophe Dumas, chargé des sapeurs-pompiers au syndicat UNSA-Territoriaux. Pour qu’un pompier puisse intervenir, il doit répondre à des critères de formation stricte en termes de technicité, en termes de capacité à s’adapter et en termes de sécurité. Si un jeune de 16 ans intervient, c’est qu’il a répondu à tous les critères ».

T.de Dieuleveult avec M.Bodréro et G.Robellet