Un policier jugé en appel à Paris après une bavure au lanceur de balles de défense

- - Croquis d'audience représentant Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, lors de son procès, le 13 mars 2017 à Paris - Benoit PEYRUCQ, AFP/Archives
C'est une affaire emblématique pour les opposants aux lanceurs de balles de défense, les Flash-Ball et LBD 40: un policier est jugé en appel à Paris jusqu'à mercredi pour avoir grièvement blessé un lycéen au visage en 2010.
Le policier avait également rédigé des procès-verbaux mensongers pour se couvrir et incriminer sa victime.
Jean-Yves Césaire a été condamné en avril 2015 par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à un an de prison avec sursis pour "violences aggravées" accompagné d'une interdiction de travailler dans la police pendant un an, et de porter une arme pendant deux ans, en plus de devoir verser 10.000 euros à sa victime, ainsi qu'à la mère et au père de ce dernier.
Le brigadier, qui travaille désormais pour la "Compagnie départementale d'intervention" en Guadeloupe, a indiqué lundi qu'il faisait appel des peines complémentaires, mais qu'il ne contestait pas les faits.
"Vous ne contestez pas votre culpabilité, c'est tout à votre honneur", a noté le président de la cour d'appel, en soulignant par ailleurs que les lanceurs de balles de défense étaient considérés comme des "armes de guerre, des armes de catégorie A", potentiellement mortelles.
Multiples fractures au visage
Assis derrière le massif fonctionnaire de police, un frêle jeune homme de 22 ans aux cheveux bouclés, accompagné de ses parents, écoute. Geoffrey Tidjani a 16 ans lorsqu'il participe en 2010 devant un lycée de Montreuil à une manifestation contre la réforme des retraites. Il est atteint par une balle de caoutchouc, hors de toute légitime défense.
Souffrant de multiples fractures au visage et d'une atteinte de la rétine, le jeune homme a dû subir plusieurs interventions chirurgicales. Le procès en appel doit durer trois jours.
3 policiers condamnés en décembre pour blessures au flash-ball
Jean-Yves Césaire est le premier policier à avoir été condamné pour un usage illégal du LBD 40, l'un des deux lanceurs de balles de défense équipant la police, l'autre étant le Flash-Ball.
Le 16 décembre dernier, trois autres policiers ont été condamnés à Bobigny à des peines allant de 7 à 15 mois pour avoir blessé au Flash-Ball quatre manifestants, dont l'un avait perdu un oeil en 2009 en Seine-Saint-Denis.