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Police-Justice

Un leader des Tigres tamouls assassiné à Paris

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L'homme abattu à Paris, jeudi soir, était un personnage important de la diaspora tamoule. Rien ne permet encore de lier formellement l'assassinat à une intention politique, mais la qualité de la victime va dans ce sens.

Règlement de comptes ou assassinat politique ? L'homme assassiné jeudi soir dans le 20e arrondissement de Paris était un des leaders à Paris de l'ex-rébellion séparatiste des Tigres tamouls, récemment condamné pour financement du terrorisme, a indiqué vendredi à l'AFP une source judiciaire.

Nadarajah Mathinthiran, né en 1963 au Sri Lanka, a été abattu vers 21h30 de plusieurs balles de calibre 9mm au torse, à l'aine et dans le dos alors qu'il sortait du local du Comité de coordination tamoul en France (CCTF), rue des Pyrénées, selon une source proche du dossier. L'auteur des coups de feu a pris la fuite. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.

Condamné en février pour "entreprise terroriste"

Nadarajah Mathinthiran était un des leaders à Paris des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), selon cette source judiciaire. Mais rien ne permet de lier ce crime à l'engagement politique de la victime, selon une source proche de l'enquête. Il avoir été condamné en février par la cour d'appel de Paris à cinq ans de prison pour extorsion, financement du terrorisme et association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste, dans le cadre du procès d'une filière de racket de la diaspora en France pour financer des opérations au Sri Lanka.

37 années de guerre civile

Arrêté en avril 2007, il était resté en détention provisoire jusqu'en juin 2010 et sa peine faisait l'objet d'un aménagement. Le tribunal avait également prononcé la dissolution du CCTF, considéré comme la "vitrine légale" des Tigres en France.

Une autopsie de son corps est prévue vendredi. Le Sri Lanka a proclamé en mai 2009 sa victoire militaire contre les Tigres tamouls, mettant fin à 37 années de guerre qui ont fait de 80.000 à 100.000 morts, selon l'ONU.