Un journaliste matraqué devant les caméras par la police

Une vidéo mise en ligne mardi montre un journaliste travaillnt pour Canal + se faire matraquer. - -
Dès sa mise en ligne sur le site Dailymotion mercredi, la vidéo ci-dessous a été vue des dizaines de milliers de fois.
La scène se déroule à l'angle de la rue Saint-Antoine et de place de la Bastille à Paris, mardi soir, aux alentours de 20h. A ce moment là, la police tente de disperser les derniers manifestants venus participer dans la journée aux cortèges contre la réforme des retraites. Lorsque la séquence commence, le journaliste travaillant pour Canal + - matraqué par la suite devant la caméra - se plaint d'avoir déjà reçu un coup pour avoir gêné les cordons de CRS.
LA POLICE FRAPPE UN JOURNALISTE D'INVESTIGATION DE CANAL+
envoyé par MOASPRESS. - L'actualité du moment en vidéo.
Le journaliste, Thierry Vincent, affirme avoir été blessé au genou et être choqué. Selon ses propres dire, il avait préalablement participé à la manifestation en tant que « simple citoyen » et avait ensuite rejoint les rangs de ses confrères.
Joint par RMC.fr mercredi soir, l'auteur des images (qui travaille pour l'agence Moas Presse) confirme que son collègue de Canal + avait effectivement reçu un premier coup de matraque avant la séquence. « Après ça, il n'a pas insulté les policiers, mais c'est vrai qu'il s'est énervé en brandissant sa carte de presse, mais tout en restant correct, alors que lui se faisait tutoyer », explique le caméraman.
D'autres journalistes disent avoir reçu des coups
Dans la seconde partie de la vidéo, on entend les CRS recevoir un ordre de charge sur les manifestants, et Thierry Vincent rester ostensiblement au milieu. « C'est sûr qu'il a fait un peu de provoc envers les CRS, il était énervé d'avoir été frappé une fois. On va dire qu'il a reculé un peu moins vite que nous », poursuit l'auteur des images. « Mais j'ai couvert plusieurs manifestations de ce type dans ma carrière. Et lorsque des journalistes se trouve au milieu d'une charge, il se font contourner, c'est la procédure, les flics savent très bien comment faire. Ca fait partie de leur entraînement. Là, Thierry se fait littéralement tabasser, on croit rêver. Mardi, on a vraiment tous senti que la police avait un problème avec nous », poursuit-il.
L'IGS ouvre une enquête
En effet, selon plusieurs témoignages recueillis par RMC.fr, d'autres journalistes disent avoir été victimes de comportements agressifs ce soir-là de la part des forces de l'ordre et, parfois, de bousculades. Certains les accusent de s'être « défoulés » sur la presse. D'autres pensent qu'ils avaient reçu des consignes, sans pouvoir toutefois le prouver.
La Préfecture de police de Paris a estimé mercredi soir être consciente « de la difficulté pour les forces de l'ordre de devoir intervenir dans un tel contexte, assez difficile, alors que la manifestation était terminée et que certains éléments semblaient difficiles à maîtriser. Toutefois les images font apparaître des gestes et des échanges verbaux qui ne sont pas tolérables. Suite à ces images, et afin de faire toute la lumière sur cette affaire, le préfet de police de Paris a décidé de saisir l'IGS (Inspection générale des services) ».