Un homme condamné à 30 ans de réclusion dans le Cher pour le meurtre de sa compagne en 2023

Palais de justice de Bourges où se trouve la cour d'assises du Cher, le 18 janvier 2021. - GUILLAUME SOUVANT
Un homme de 57 ans a été condamné, ce mercredi 8 octobre, à trente ans de réclusion par la cour d'assises du Cher, reconnu coupable d'avoir tué sa compagne en avril 2023, puis d'avoir incendié leur domicile près de Bourges.
L'avocate générale avait requis trente ans de réclusion avec une peine de sûreté de vingt ans, incitant les jurés à n'avoir "pas l'ombre d'un doute": "Il est le seul à avoir été présent au moment des faits, il est nécessairement l'auteur de ce décès."
Le corps calciné de sa compagne Corinne P., 64 ans, a été retrouvé le 29 avril 2023 sur son lit, dans une maison incendiée située à Dun-sur-Auron, petite commune du Cher. Formellement identifiée plusieurs semaines plus tard, début juillet 2023, la victime partageait sa vie avec Stéphane Johnson, un Franco-américain avec qui elle louait le logement depuis quatorze mois. Mais l'homme, alors âgé de 54 ans, était resté introuvable au moment des faits.
Des versions contradictoires
Il avait finalement été interpellé par les gendarmes quelques jours plus tard, à Toulouse le 2 mai 2023, dans une voiture contenant une arme à feu et plusieurs cartouches. Le parquet de Bourges avait alors ouvert une enquête pour homicide volontaire sur conjoint.
Stéphane Johnson, condamné pour meurtre sur conjoint, a contesté toute implication dans la mort de sa compagne et dans l'incendie après avoir pourtant livré plusieurs versions contradictoires sur les faits après son arrestation.
Lors de ses premières auditions, le suspect avait reconnu l'incendie, mais nié avoir tué sa compagne. Pour la partie civile, une cousine de Corinne P. représentée par Me Eugène Bangoura, Stéphane Johnson a brûlé le corps afin de le "rendre inexploitable pour la médecine légale".
Stéphane Johnson avait d'abord raconté avoir vu sa conjointe se blesser et refuser de se rendre à l'hôpital, avant de la retrouver sans vie dans la baignoire du domicile.
Il affirmait alors l'avoir installée sur le lit et mis le feu à une couverture pour "préserver sa dignité". Une position mise à mal par le témoignage d'une ancienne maîtresse du suspect, à qui il aurait confié avoir tué Corinne P. d'un coup de fusil.
Son avocate, Me Nathalie Gomot-Pinard, a tenté dans sa plaidoirie de distiller le doute, se retranchant derrière les incertitudes sur la cause de la mort de la victime.