Un avocat français de Benjamin Netanyahu a-t-il échappé à une tentative d'assassinat?

Olivier Pardo a-t-il échappé à une tentative d'assassinat ? L'affaire est prise au sérieux par la justice. Le 16 juillet dernier, l'avocat parisien, connu pour être notamment l'un des conseils français de Benjamin Netanyahu, reçoit dans son cabinet de la chic avenue de Wagram un homme qui a pris rendez-vous par mail pour le voir.
L'homme, âgé de 47 ans, a un nom connu de la justice: il s'appelle Ruddy Terranova, a passé plus d'une décennie derrière les barreaux pour des affaires de grand banditisme. Il avait été acquitté à deux reprises pour la tentative d'assassinat en 2007 de l'avocat Karim Achoui, et avait été accusé à tort d'être un indic de la police.
"Je ne viens pas pour moi, je viens pour vous"
Intrigué, l'avocat le reçoit ce jour-là avec son collaborateur spécialisé dans le pénal, ainsi qu'avec une autre membre du cabinet. Mais lorsqu'il lui demande pour quelle affaire judiciaire il vient le consulter, l'homme lui répond: "je ne viens pas pour moi, je viens pour vous", relate Me Pardo, joint par BFMTV, confirmant les révélations du Parisien.
Pour le prévenir d'une menace...Et le colosse, ancien criminel et converti à l'islam radical, de lui révéler posément qu'il a été contacté pour éliminer Me Pardo, "en raison du fait que vous défendez Israël et le premier ministre israélien", lui dit-il.
Un "contrat" proposé via messagerie chiffrée et un intermédiaire basé au Sénégal, où il a de très nombreuses attaches, au nom... de "Libanais du Hezbollah", confirme Ruddy Terranova, joint par BFMTV.
Il explique avoir refusé tout net mais avoir préféré avertir l'avocat, d'autres pouvant "accepter" ce "contrat" pour assassinat. "Je n'ai fait que mon devoir de citoyen", glisse-t-il aujourd'hui à BFMTV, "je n'ai rien à me reprocher".
Information judiciaire ouverte
Interloqué après ce rendez-vous, et bien qu'habitué à recevoir régulièrement des menaces sur les réseaux sociaux, Olivier Pardo évoque l'histoire avec quelques membres de son entourage, qui le convainquent d'aller déposer une main courante dans un commissariat parisien.
"Des menaces, j'en reçois des tombereaux sur X. Certaines m'agacent, d'autres me laissent indifférentes (...) Le sujet c'est que la personne qui est venue me dire ça était crédible", a expliqué, sur BFMTV, Me Pardo ce mardi après-midi.
Le parquet, averti par la sensibilité de l'affaire, décide d'ouvrir une enquête préliminaire, qui a débouché ce 28 juillet sur l'ouverture d'une instruction. "Une information judiciaire contre X du chef d’association de malfaiteurs", confirme succinctement le parquet de Paris, joint par BFMTV.
Ruddy Terranova, entendu quelques heures par les enquêteurs, a été relâché sans poursuite judiciaire, indique-t-il à BFMTV. "C’est sans doute son passé judiciaire et l’inquiétude légitime du parquet et du Bâtonnier de Paris pour Olivier Pardo qui ont valu à mon client de subir un placement en garde à vue, très discutable", ajoute, pour sa part, Me Jean-Christophe Basson-Larbi, avocat de Ruddy Terranova.
"En tout état de cause, mon client a naturellement été remis en liberté à l’issue de sa courte garde à vue", conclut-il. Les investigations se poursuivent, menées notamment par la brigade criminelle de Paris.