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Police-Justice

Typhaine : les enquêteurs « très vite » sur la piste familiale

Nicolas Willot, le beau-père de Typhaine, a demandé par téléphone à son père de fournir un faux témoignage.

Nicolas Willot, le beau-père de Typhaine, a demandé par téléphone à son père de fournir un faux témoignage. - -

La mère et le beau-père de Typhaine ont été très rapidement soupçonnés de la disparition de la fillette de 5 ans par les enquêteurs qui ont d'emblée « craint le pire », a expliqué mercredi un policier devant la cour d'assises du Nord, évoquant « une affaire particulière ».

Témoignage à charge ce mercredi contre la mère et le beau-père de Typhaine. Un policier a expliqué devant la cour d'assises du Nord que les deux accusés ont été très rapidement soupçonnés de la disparition de la fillette de 5 ans par les enquêteurs qui ont d'emblée « craint le pire ». Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, et son compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, sont accusés du meurtre de la petite Typhaine, morte en juin 2009 de maltraitances présumées, un décès camouflé pendant six mois en pseudo disparition. « C'était une affaire particulière, par l'importance des moyens mis en œuvre pour retrouver l'enfant, par la médiatisation, par la personnalité des accusés », s'est souvenu à la barre un commandant de la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille.

« On sentait le mensonge »

Dès la première audition d'Anne-Sophie Faucheur, « on sentait le mensonge dans ses allégations. Elle ne se comportait pas comme une mère qui venait de perdre un enfant de 5 ans dans les rues de Maubeuge », a-t-il raconté. Plusieurs incohérences dans le scénario de la disparition imaginé par le couple ont mis la puce à l'oreille des enquêteurs : l'enquête de voisinage qui a laissé apparaître que « Typhaine était une enfant fantôme », Nicolas Willot qui a demandé par téléphone à son père de fournir un faux témoignage. L'« image du couple éploré, démoli », qui fait appel lors d'une conférence de presse fin juin à la France entière pour retrouver Typhaine, mais qui chez lui « fréquente de manière assidue des sites pornographiques », a rendu « très séduisante la piste familiale », a souligné le policier.

« Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi retors »

Compte tenu de la « pression médiatique pesante », la piste de l'enlèvement a néanmoins continué à être explorée : 200 à 300 noms de pédophiles ont été alors extraits de fichiers et 80 d'entre eux ont été interpellés. Le 22 septembre, un texto d'Anne-Sophie Faucheur après son audition par un juge d'instruction, dans lequel elle précise à Nicolas Willot le contenu du dernier repas de Typhaine le jour de sa supposée disparition, achevait de convaincre les enquêteurs. « Je suis policier depuis près de 30 ans, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi retors. (...) J'ai rarement vu quelqu'un pouvant mentir effrontément, pouvant manipuler des policiers, des magistrats, des élus », a assuré à la barre le policier. Placée en garde à vue une nouvelle fois, le 30 novembre, Anne-Sophie Faucheur finira par craquer et avouer la mort de Typhaine, présentée d'abord comme accidentelle. Le corps de la fillette sera retrouvé le 9 décembre dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique), sur les indications de Nicolas Willot.
Les deux accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict attendu vendredi.

J.V. avec AFP