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Tuée par erreur? Colère en Corse après la mort par balles d'une jeune femme de 19 ans

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Deux jours après la mort par balles d'une jeune femme de 19 ans à Ponte-Leccia (Haute-Corse), les hommes et femmes politiques sont nombreux à prendre la parole pour faire part de leur désarroi.

L'émotion est vive en Corse, depuis qu'une jeune femme de 19 ans a été tuée par balles au volant d'un véhicule, samedi 15 février, à Ponte-Leccia (Haute-Corse), après avoir été vraisemblablement ciblée par erreur, selon Jean-Philippe Navarre, le procureur de la République de Bastia. Dans son communiqué, diffusé dimanche 16 février, il précise néanmoins qu'aucune hypothèse ne peut être "complètement exclue ou privilégiée".

"Cette violence impardonnable a coûté hier la vie d'une jeune étudiante de l'université de Corte. Il s'agit du troisième homicide commis en Corse depuis le début de l'année 2025, dans un contexte de violences entretenues par des groupes liés à la criminalité organisée", ont dénoncé dans un communiqué commun les préfets de Corse et de Haute-Corse Jérôme Filippini et Michel Prosic.

"La répétition des assassinats est insoutenable", a réagi de son côté la section corse de la Ligue des droits de l'Homme, appelant dans le communiqué à "ne pas abandonner notre jeunesse face à cette banalisation de la violence dont elle est souvent la première victime".

"Il y a une urgence"

"On se pensait à l'abri de ce qu'il se passe ailleurs mais apparemment ces dérives arrivent même chez nous et semblent fragiliser nos valeurs et notre jeunesse", s'est désolée Cathy Cognetti Turchini, conseillère territoriale à l'Assemblée de Corse, à notre micro.

"Il y a une urgence, nous voulons une Corse qui permette à nos enfants de vivre en paix", a assuré Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, sur BFMTV.

Ce dernier avait, par ailleurs, été invité fin janvier par les plus hauts représentants de l'État sur l'île à prendre part prochainement, avec la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, à une "réunion de travail" sur la criminalité organisée.

"C'est bien plus qu'un nouvel assassinat"

À l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis a aussi fait part de sa vive émotion dimanche: "Je ne sais pas où nous allons mais je peux vous dire où nous sommes. Nous sommes au bord d'un abîme noir, sans fond, dont notre jeunesse n'arrivera pas à sortir s'il n'y a pas de sursaut collectif, sans lâcheté et sans faux-semblant."

"C'est bien plus qu'un nouvel assassinat", a assuré Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio et leader du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, dans les colonnes de Corse-Matin. Avant de s'associer "à celles et ceux qui, depuis hier, sont en proie à une douleur indicible. À un peuple qui partage le sentiment qu'une limite, dans un pays qui a connu tant de drames, a été franchie dans des circonstances effroyables".

"Un seuil de trop a été franchi vers l'horreur avec l'assassinat d'une jeune femme de 18 ans. Il n'y a pas de mots. Mes pensées vont à sa famille et ses proches. Assumons nos responsabilités. L'État régalien les siennes", a indiqué Jean-Félix Acquaviva, conseiller exécutif et ancien parlementaire, sur X.

Deux collectifs antimafia corses, "a Maffia no a Vita ie" (non à la mafia, oui à la vie) et le collectif Massimu Susini ont lancé dimanche un appel à manifester le 22 février à Ajaccio.

Clément Boutin avec AFP