Traite humaine et travail forcé: la France lance un plan national

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, présente ce mercredi le plan de lutte contre toute forme d'exploitation des êtres humains - -
La traite humaine ou encore le travail forcé concerne aussi les pays industrialisés. Quelque 270.000 personnes en seraient victimes, selon l'Organisation internationale du travail (OIT). Afin de lutter contre toute forme d'exploitation des êtres humains, le gouvernement présente mercredi un plan d'action national.
Ce plan avait été évoqué samedi par le président François Hollande lors de la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Selon l'OIT, la France est principalement un pays de destination des victimes de la traite, mais est aussi devenue un important pays de transit.
Une politique publique
"Le plan d'action contre la traite des êtres humains", qui doit être présenté en conseil des ministres par la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a été préparé avec la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof), créée en novembre 2012.
Il "pose pour la première fois les fondements d'une politique publique de lutte contre la traite des êtres humains sous toutes ses formes: proxénétisme, réduction en esclavage, servitude domestique, soumission à du travail ou des services forcés, trafics d'organes, mendicité forcée...", souligne le ministère.
Création de postes de "médiateurs culturels"
Le plan décline 23 mesures visant à identifier les victimes pour mieux les protéger, poursuivre et démanteler les réseaux de la traite et faire de cette lutte une politique publique à part entière.
Il prévoit par exemple la création de 50 postes de "médiateurs culturels" pour faciliter les actions de prévention à l'égard des groupes à risque, ou le développement de la formation des professionnels pour identifier et accompagner les victimes.
Une campagne de sensibilisation
En 2014, une campagne d'affichage visant à sensibiliser le public sera mise en place dans des lieux publics ciblés comme les aéroports ou les grandes gares. La possibilité de délivrer un titre temporaire de séjour à une victime de la traite des êtres humains sera inscrite dans la loi. Un recensement des besoins d'hébergement sera par ailleurs effectué.
Un parcours de sortie de prostitution
Le plan vise aussi à "construire un parcours de sortie de prostitution", assurer un accompagnement spécifique des mineurs victimes de la traite et mobiliser tous les moyens d'enquête (justice, inspecteurs du travail ou Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère des Finances) contre les réseaux.
Pour démanteler ces réseaux, la France mise sur un renforcement de la coopération européenne et internationale.
Le financement du plan sera assuré par "plusieurs programmes budgétaires de l'Etat et la création d'un fonds qui sera défini en loi de finances pour 2015".