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Police-Justice

"Tout était conforme": l'organisateur du séjour dans le gîte de Charente incendié récuse les affirmations de la ministre

Un pompier s'efforce d'éteindre l'incendie d'un gîte à Montmoreau, en Charente, dans l'ouest de la France, le 28 juillet 2025.

Un pompier s'efforce d'éteindre l'incendie d'un gîte à Montmoreau, en Charente, dans l'ouest de la France, le 28 juillet 2025. - Philippe LOPEZ

L'incendie survenu dans un gîte accueillant des adultes en situation de handicap en Charente lundi 28 juillet a provoqué la mort de cinq personnes. L'organisateur du séjour s'est défendu du respect des normes et contredit la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq.

Erland Egiziano, directeur de l'Union française des centres de vacances (UFCV) qui a organisé le séjour dans le gîte pris dans un incendie mortel en Charente lundi 28 juillet, affirme que "l'ensemble du bâtiment a été contrôlé en 2023", dans un entretien paru ce mercredi 30 juillet dans Sud Ouest.

Il contredit ainsi les déclarations de la ministre déléguée en charge du Handicap. Lors d'un point presse, Charlotte Parmentier-Lecoq avait en effet indiqué que sur les deux bâtiments qui composent le gîte, un seul avait été contrôlé en 2023.

"Sur le deuxième bâtiment, à ce moment-là (en 2023, ndlr), il n'y avait pas de déclaration de séjour". Une version que confirme la préfecture de Charente, selon le quotidien local.

"Ce n'est pas exact. J’ai relu les rapports d’inspection à plusieurs reprises. Le système d’alerte incendie a fonctionné. Tout était conforme", répond Erland Egiziano. Ce dernier indique que ce gîte est l'un des plus utilisés par leur organisation et que "les locaux sont parfaitement adaptés à tout type de handicap".

Le secrétaire général de la préfecture et sous-préfet d'Angoulême, Jean-Charles Jobart, a précisé lundi que ce gîte n'était "pas soumis à déclaration ni à contrôle de commission de sécurité", puisqu'il recevait moins de 16 personnes handicapées, mais qu'il avait "reçu un avis favorable" après une visite des services de l'État il y a deux ans.

Un lieu qui "allait au-delà des normes"

Comme confirmé par la ministre déléguée, des détecteurs de fumée et extincteurs étaient présents sur site et "en service". Si Charlotte Parmentier-Lecoq a affirmé que seul un bâtiment a été contrôlé, le gîte "allait au-delà des normes", selon la ministre.

"Il y avait bien toutes les consignes de sécurité pour sortir en cas d'incendie", a-t-elle ajouté, en soulignant également que le personnel "était expérimenté dans les vacances adaptées et formé à ce risque d'incendie".

Le bâtiment incendié est un ancien corps de ferme et avait "le label pour accueillir des personnes handicapées pendant la période des vacances", a indiqué de son côté Jean-Michel Bolvin, maire de cette commune d'environ 2.400 habitants.

Lors de l'incendie, étaient présents "un groupe de huit personnes handicapées et quatre accompagnateurs", ainsi que le couple de propriétaires, détaille Jean-Charles Jobart, sous-préfet d'Angoulême et secrétaire général de la préfecture de Charente. L'incendie a fait cinq morts au total, avec la découverte d'un dernier corps.

Arthus Vaillant