Toulouse: un vice de procédure entraîne la libération d'un meurtrier présumé

Pour un retard de date, un des suspects dans le meurtre d'un jeune de 21 ans, début mai, à Toulouse, a été remis en liberté.

Pour un retard de 24 heures, un homme suspecté de meurtre est de retour chez lui en toute légalité, et sans contrôle judiciaire. Il s'agit de l'un des trois individus mis en examen et écroués il y a trois semaines pour le meurtre d'un jeune homme.

Retour sur les faits: dans la nuit du 10 au 11 mai, Quentin Fisset-Bonfanti, 21 ans, sort d'un anniversaire entre amis dans un bar-restaurant latino du quartier du Port Saint-Etienne, à Toulouse. Une bagarre éclate, probablement pour une banale histoire de scooter renversé. Le jeune homme est tué.

Retard de date

La justice devait se prononcer avant le 30 mai sur la demande de remise en liberté du suspect. Mais en raison du pont de l'Ascension, elle a statué le 2 juin. Problème: il était déjà trop tard et le vice de procédure était enclenché.

La mère de la jeune victime crie au scandale. "C'est juste pour une histoire de date qu'il se retrouve dehors. Et c'est peut-être un assassin", déplore Marie-Ange Bonfanti. "C'est vraiment abusé. Il faut qu'il continue à être interrogé, il faut qu'il continue à être emprisonné. Il faut que la justice rattrape sa bêtise".

"La mise en liberté de ce garçon ne signifie pas l'arrêt de la procédure", souligne Eric Mouton, l'avocat du meurtrier présumé. "Il reste mis en examen, il sera interrogé par le juge d'instruction, il livrera ses explications. Des investigations et des confrontations seront menées, des témoins seront entendus, exactement de la même manière que s'il était resté détenu".

Agé de 23 ans, le suspect se trouvait bien sur les lieux du crime mais il plaide non coupable. Il comparaîtra libre à un éventuel procès.

A.S. avec Igor Sahiri et Maxime Meunier