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Tir au flashball sur un lycéen: le policier condamné à un an de prison avec sursis

Geoffrey, le lycéen victime d'un tir de flashball, lors du procès le 5 mars à Bobigny.

Geoffrey, le lycéen victime d'un tir de flashball, lors du procès le 5 mars à Bobigny. - Kenzo Tribouillard - AFP

Ce fonctionnaire de police avait tiré, hors de toute légitime défense, sur Geoffrey, 16 ans, lors d'une manifestation devant un lycée de Montreuil en 2010. 

Le policier qui avait tiré une balle au flashball dans le visage de Geoffrey, un lycéen de 16 ans, a été condamné jeudi à 12 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Il lui est également interdit de porter une arme pendant deux ans et se voit interdire l'exercice de sa profession pendant un an. 

Ce fonctionnaire de police est l'un des premiers à être condamné pour ce type de bavure depuis l'introduction il y a plus de 10 ans du flashball. Il avait tiré, hors de toute légitime défense, sur Geoffrey, 16 ans, lors d'une manifestation devant un lycée de Montreuil en 2010.

Six interventions chirurgicales pour la victime

Sa victime, Geoffrey, a souffert de fractures multiples au visage, et a dû subir six interventions chirurgicales pour sauver son oeil. Son état de santé n'est toujours pas stabilisé quatre ans après, même si les cicatrices, très impressionnantes après les faits, sont désormais discrètes.

Lors du procès en mars, le procureur avait souligné qu'il n'y avait "pas l'ombre d'une situation de légitime défense dans ce dossier", le policier ayant tiré alors que Geoffrey avait les mains prises, en train de déplacer une poubelle. Des vidéos diffusées par des témoins sur internet en ont attesté.

Troisième condamnation pour bavure au flashball

L'audience avait jeté une lumière peu glorieuse sur l'usage du flashball par la police: les procédures avaient été piétinées, la visée, tout comme la formation des tireurs, n'était qu'approximative, et la conscience du danger d'une arme qui peut tuer, partielle.

Depuis l'introduction de ce type d'armes dans l'arsenal des forces de l'ordre, peu de dossiers de bavures policières au flashball sont arrivées jusqu'aux tribunaux, et cette condamnation est l'une de trois premières recensées.

Les deux autres ont été prononcées à Versailles (Yvelines), pour un tir qui avait éborgné un jeune homme aux Mureaux en 2005, et le 20 mars dernier, aux assises à Mayotte, où un gendarme a écopé de deux ans de prison avec sursis pour avoir éborgné un enfant de 9 ans.

S. C. avec Cécile Danré et AFP