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Terrorisme

Magnanville: la justice va décider du lieu d'inhumation du terroriste Larossi Abballa

Larossi Abballa résidait à Mantes-la-Jolie.

Larossi Abballa résidait à Mantes-la-Jolie. - DR

La famille de Larossi Abballa, le terroriste qui a tué un couple de policiers en juin dernier à Magnanville, dans les Yvelines, réclame son inhumation à Mantes-la-Jolie. Face au refus de la mairie, la justice doit trancher ce jeudi.

La question se pose à chaque attentat. Où enterrer les corps des auteurs d'attaques en respectant le droit, mais en évitant de faire des tombes un lieu de pèlerinage pour les aspirants jihadistes? Ce jeudi, à partir de 10 heures, le tribunal administratif de Versailles examine la requête de la famille de Larossi Abballa, le tueur de Magnanville, pour demander l'inhumation de ce dernier à Mantes-la-Jolie. Ce que la mairie refuse. 

Le bras de fer dure depuis juin. La famille de Larossi Abballa, qui a tué au nom de Daesh deux policiers à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, a d'abord formulé une demande d'inhumation au Maroc, refusée par les autorités du pays. Une nouvelle demande a alors été faite auprès de la mairie de Mantes-la-Jolie, où résidait le terroriste de 25 ans tué lors de l'assaut du Raid.

L'avocat de la famille plaide pour une solution intermédiaire

Une requête à laquelle s'oppose la mairie de cette commune des Yvelines ainsi que les autorités musulmanes, qui refusent d'organiser la prière funéraire. Désormais, l'avocat de la famille de Larossi Abballa plaide pour une solution intermédiaire en organisant une inhumation de nuit dans le carré musulman du cimetière de Gassicourt, à Mantes-la-Jolie, avec une tombe anonyme, comme pour d'autres terroristes dans le passé.

Car du côté de la mairie, on craint que cette sépulture ne se transforme en lieu malsain de pèlerinage, qui pourrait engendrer des risques de trouble à l'ordre public. L'avocat de la ville a alors soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant deux articles du Code des collectivités territoriales. L'un d'entre eux prévoit plusieurs possibilités pour pouvoir faire enterrer un corps: soit dans la commune où la personne a trouvé la mort quel que soit son lieu de résidence, soit dans sa commune de résidence, soit dans une commune où la famille du défunt possède déjà une sépulture.

Le tribunal administratif devra statuer sur cette QPC. S'il estime qu'elle est fondée, il la renverra devant le Conseil d'Etat qui aura trois mois pour la transmettre ou non au Conseil constitutionnel. Si au contraire la QPC est rejetée, la justice devra trancher directement. En attendant, le corps de Larossi Abballa reste à l'Institut médico-légal de Paris.

J.C. avec Alexandra Gonzalez