Lycées parisiens en alerte: les menaces émanent d'un numéro étranger

Véhicule de police posté devant le Lycée Louis le Grand, jeudi. - BFMTV
Les appels téléphoniques anonymes ont recommencé jeudi, après une première vague de menaces mardi. C'était la seconde fois en trois jours que huit prestigieux lycées recevaient ce genre de messages. Les cours ont repris dans les établissements visés qui avaient, dès jeudi, renoué avec "leur fonctionnement habituel". Mais la sécurité a été renforcée.
> Quels sont les lycées concernés?
Ont été visés cette fois les lycées Charlemagne, Condorcet, Hélène-Boucher, Louis-Le-Grand, Victor-Hugo et Passy-Saint-Honoré, où "la surveillance est maintenue".
Deux jours plus tôt des appels anonymes faisant état de colis piégés dans six autres établissements parisiens, parmi lesquels, déjà, les prestigieux lycées Charlemagne, Louis-Le-Grand et Condorcet. Auxquels il faut ajouter Montaigne, Henri IV et Fénelon.
> De quels genres de menaces s'agit-il?
A chaque fois les menaces ont été proférées par des appels anonymes. Il ne s'agit "pas d'alertes à la bombe mais de menaces", a précisé le rectorat, sans plus de détails. Selon nos informations, la teneur des menaces ne souffre d'aucune ambiguïté: "On va venir tous vous tuer avec une bombe et une AK47 (kalachnikov)".
> De qui émanent ces messages de terreur?
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour menaces de destruction, confiée à la Sûreté territoriale de Paris. Mais pour le moment aucune interpellation n'a eu lieu. Seule certitude, le numéro appelant affiche un indicatif étranger d'un pays occidental et non du Moyen-Orient. Mais cela n'exclut pas, grâce à un subterfuge, que ces appels soient passés depuis la France.
> Quelles sont les mesures de sécurité adoptées?
Même si depuis les attentats de janvier et novembre 2015 les forces de l'ordre ne sont pas postées en permanence devant les lycées, des rondes sont régulièrement effectuées, notamment aux heures d'affluence.
Mais c'est surtout aux abords des établissements que l'effort de vigilance se porte avec des contrôles très stricts. Certains proviseurs réclament des agents de sécurité devant leur établissement. "Dans les banques ne sont pas les personnels qui assurent la sécurité, dans les musées ce ne sont pas les gardiens qui assurent la sécurité. Et bien c'est pareil dans les lycées. Ce sont des établissements publics volumineux qui ont souvent des milliers d'élèves à l'intérieur", constate Philippe Tournier, du Syndicat des personnels de direction.
> Comment réagissent les proviseurs face à ces menaces?
"Vous pensez bien que quand il y a une alerte extérieure, nous n'allons pas sortir les élèves. Nous les gardons en sécurité à l'intérieur de l'établissement, tout simplement", explique le directeur du lycée Louis-le-Grand. Après les deux salves de menaces, les cours ont repris dans la journée dans les huit lycées concernés.
Mais risque réel d'attaque ou canular de très mauvais goût, le contexte actuel incite les responsables à la prudence. D'autant que dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de Daesh, Dar-al-Islam, avait pris pour cible les enseignants, accusés d'être "en guerre ouverte contre la famille musulmane" et appelé à les "tuer".
> La France est-elle la seule concernée?
Au Royaume-Uni, où des écoles avaient également été menacées mardi, la police enquêtait jeudi sur de nouveaux appels anonymes concernant 14 écoles de la région de Birmingham (centre). Par ailleurs, quatre écoles de Merton, au sud-ouest de Londres, auraient été évacuées jeudi pour les mêmes raisons, selon des médias locaux. La police métropolitaine de Londres n'a ni confirmé ni infirmé cette information. Mardi, les établissements menacés avaient été placés sous alerte, finalement levée en fin de journée.
Aux Etats-Unis, neuf établissements scolaires situés dans le comté de Bergen, dans l'est du pays, avaient, eux, été brièvement évacués le 19 janvier après des appels anonymes faisant état de la présence de bombes.