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Terrorisme

Les parents d'une Française partie en Syrie mis en examen pour financement du terrorisme

Le tribunal de Paris.

Le tribunal de Paris. - AFP

Les parents d'une jeune femme partie en Syrie rejoindre les rangs de Daesh ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs criminelle en relation avec un entreprise terroriste". Ils sont soupçonnés de lui avoir envoyé de l'argent.

Les parents d'une jeune femme de 27 ans partie en Syrie rejoindre les rangs de Daesh ont été mis en examen vendredi après-midi pour "association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste". Soupçonnés d'avoir envoyé à plusieurs reprises de l'argent à leur fille - qui équivaudrait à plusieurs milliers d'euros -, ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Le couple a été interpellé mardi matin à Nantes et en Vendée par des hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une information judiciaire, ouverte en novembre 2016, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction de mineur en relation avec une entreprise terroriste et financement d'une entreprise terroriste.

Vivre sa religion "à son aise"

Aujourd'hui âgée de 27 ans, leur fille, Margaux D. est partie en Syrie en 2013 avec sa fille qui avait alors dix-huit mois. Ses parents sont soupçonnés de lui avoir payé le billet d'avion. En septembre dernier, la mère d'un combattant jihadiste, présumé mort au combat, a été condamnée à 2 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir envoyé de l'argent à son fils. D'autres cas sont également dans les mains de la justice.

Margaux D. était, elle, dans le collimateur des renseignements et de la justice depuis novembre 2016 et faisait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme". Convertie à l'islam en France, Margaux D. avait raconté son quotidien dans un reportage diffusé sur France 2 au début du mois de novembre. Elle expliquait alors avoir rejoint la zone irako-syrienne pour pouvoir "vivre" sa religion "à son aise".

400 enfants en Syrie

Déjà condamnée, en son absence, par la justice française en janvier dernier à deux ans de prison ferme pour "soustraction" et "non-présentation d'enfant", la jeune femme a été arrêtée en octobre à Raqqa lorsque les forces kurdes ont repris le contrôle de la ville. Margaux D. est depuis emprisonnée avec sa fille aînée, âgée aujourd'hui de 6 ans, mais aussi avec ses deux autres enfants nés en Syrie, un fils de 3 ans et un bébé de 5 mois, selon France 2. La jeune femme a été mariée avec plusieurs combattants de Daesh, morts au combat. 

La question du retour des femmes françaises et de leurs enfants nés en Syrie est de plus en plus posée avec le recul de Daesh en zone irako-syrienne. 690 Français dont 295 femmes et 28 mineurs combattants de plus de 15 ans se trouveraient toujours sur place. Plus difficile à évaluer, le nombre d'enfants serait de 400. A la fin du mois d'octobre, une vingtaine de familles ont adressé un courrier à Emmanuel Macron pour lui demander de faciliter leur retour en France, et leur jugement par des tribunaux français. Elles alertent aussi le gouvernement sur le sort de leurs petits-enfants envers qui l'État français a un devoir de protection.

J.C. avec Céline Martelet