Charlie Hebdo: la femme du garde du corps de Charb n'a pas été invitée à un hommage

La veuve de Franck Brinsolaro dénonce l'attitude de la mairie de Marseille. - Martin Bureau - AFP
Un hommage dans la ville où il avait défendu un juge menacé. Ce jeudi, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, va inaugurer une place dans le quartier de Bonneveine, à Marseille, au nom de Franck Brinsolaro. Ce policier assurait la protection de Charb, le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo quand il a été tué le 7 janvier 2015 par les frères Kouachi.
La municipalité de la cité phocéenne a choisi de rendre hommage au policier du groupe de la Protection des personnes alors que ce dernier a officié plusieurs années. Il s'est notamment occupé de la sécurité du juge d'instruction Charles Duchaine connu pour avoir instruit le dossier Guérini et mis en examen l'ex-conseiller et sénateur des Bouches-du-Rhône.
"Je dirais que de l'amitié nous liait", assure le magistrat à La Provence.
"Reconnaissance nationale"
Plus qu'un simple hommage, pour le frère jumeau de Franck Brinsolaro, également policier, il s'agit d'un véritable symbole alors que les forces de l'ordre expriment actuellement leur colère face au manque de moyens. "Aujourd’hui le besoin de reconnaissance que réclament beaucoup de nos collègues sera mis à l’honneur avec cette place", insiste sur RTL Philippe Brinsolaro. Il a fait toute une carrière au service de la police nationale, de la France en défendant les valeurs de la République, il est allé jusqu’au bout de ses valeurs le 7 janvier 2015 puisqu’il a été au bout de son engagement."
Et d'ajouter: "Là on est dans une reconnaissance nationale mais avec un caractère plus intime avec cette petite place mais qui est face à un très horizon."
La famille du policier écartée?
Cet hommage tourne toutefois à la polémique. La femme et la fille de Franck Brinsolaro n'ont pas été conviées à la cérémonie. "Nous allons saisir les plus hautes autorités de l'État parce que c'est inadmissible", explique sur FranceInfo Me Philippe Stepniewski, l'avocat d'Ingrid Brinsolaro. Le conseil dénonce l'attitude de la mairie de Marseille "à l'initiative" de cette cérémonie.
"Le ministère de l'Intérieur n'est pas à l'origine de ces manifestations, donc il ne se sent pas concerné, poursuit l'avocat. C'est la position officielle. C'est regrettable."
Du côté de la mairie, on assure être en charge uniquement de "l'aspect matériel" de cette hommage. Et rejette la faute sur la famille de Franck Brinsolaro et l'association Partenaires Police 13, qui avait demandé la création d'une place au nom du policier. Joint également par FranceInfo, l'association explique que les invitations ont été envoyées par "la famille et les parents de Franck Brinsolaro".