Abdeslam "effondré"? "Ça me rend folle", réagit la mère d'une victime du 13 novembre

Salah Abdeslam a été transféré de Belgique en France, où il sera présenté mercredi après-midi à des juges d'instruction en vue de sa mise en examen. Une nouvelle bien accueillie par les familles de victimes.
"Nous l'attendions. Nous étions un peu inquiets des interférences entre le volet belge et français de l'affaire donc c'est une très bonne chose qu'il ait pu être transféré en France", a réagi mercredi BFMTV Georges Salines, le président de l'association du 13 novembre.
Représenté jusqu'à présent par l'avocat belge Sven Mary, le seul survivant des commandos des attentats de Paris sera défendu en France par le ténor du barreau lillois Frank Berton.
"C’est un garçon effondré en raison du drame qui s’est déroulé en France et qui a envie de parler à la justice française", a assuré l'avocat sur BFMTV. "Ce type d'information ça me rend folle", réagit Patricia Correia mère d'une victime des attentats du 13 novembre.
L'administratrice de l'association "13 novembre" trouve "odieux" d'entendre Frank Berton dire que son client n'est pas un fanatique. "Je voudrais que cette individu soit jugé sans aucune indulgence", ajoute-t-elle.
"Il faudrait qu'il puisse permettre le démantèlement d'autres filières"
"Si vraiment il a l'intention de coopérer, il faudrait qu'il puisse dénoncer et permettre aux autorités d'identifier les recruteurs, les financiers et surtout permettre le démantèlement d'autres filières terroristes actives. C'est ça l'attente des victimes, c'est ça qui fera avancer l'enquête, je l'espère", formule Samia Maktouf, avocate de familles de victimes.
Salah Abdeslam est le seul protagoniste direct des tueries du 13 novembre à avoir été arrêté vivant, après la mort des neuf assaillants, en kamikazes comme son frère Brahim ou abattus par les forces de l'ordre comme son ami d'enfance Abdelhamid Abaaoud.
Il assure désormais vouloir collaborer
S'il assure, via son avocat belge, qu'il n'était pas au courant des attentats de Bruxelles, commis le 22 mars, quatre jours après son arrestation, il est en tous cas lié aux trois hommes qui se sont fait exploser ce jour-là et qui ont, eux aussi, un lien avec les attentats du 13 novembre, les plus meurtriers de l'histoire de France.
Lors de son premier interrogatoire, il a semblé vouloir minimiser son rôle, assurant avoir fait machine arrière alors qu'il aurait été missionné pour se faire sauter au Stade de France. Une position réaffirmée par son frère qui l'a vu en prison. S'il assure désormais vouloir collaborer avec les enquêteurs, il a d'abord contesté sa remise à la France, avant de faire volte-face au lendemain des attentats de Bruxelles.