Terrorisme: Abdelkader Merah voulait-il lui aussi commettre une attaque?

Abdelkader Merah préparait-il lui aussi une attaque? - M6 - AFP
Le parquet de Paris soupçonne le frère de Mohamed Merah d'avoir été membre d'une cellule terroriste "prête à passer à l'action sur le territoire", et souhaite que ce dernier soit renvoyé devant une cour d'assise spéciale pour complicité dans les tueries de Toulouse et Montauban.
Selon les informations du Parisien ce mardi, le parquet est en effet convaincu qu'Abdelkader Merah était lui aussi impliqué dans un projet terroriste quand il a été arrêté en 2012 à Auterives, au sud de Toulouse.
Des fichiers effacés
Les enquêteurs se sont particulièrement intéressées aux données contenues dans un iPod et un lecteur multimédia, découverts lors des perquisitions dans l'appartement d'Abdelkader Merah. Des notes dans l'iPod ont été effacées avant la perquisition, elles expliquaient notamment comment déjouer la surveillance des autorités. Sur l'autre support, des dossiers intitulés "comportement", renfermaient des enregistrements audios en arabe dans lesquels on recommandait par exemple de posséder plusieurs téléphones, et de mettre ses armes en lieu sûr... D'après le titre de presse, ces indices ont permis au procureur de dresser le "profil d'un combattant opérationnel".
Le suspect, lui, argue que les notes concernaient des méthodes d'espionnage, et non de terrorisme, et que les documents audio parlaient de djihad et venaient d'"un frère qui venait de la nébuleuse Al-Qaïda", cite Le Parisien.
Incarcéré depuis fin mars 2012, Abdelkader Merah avait déjà vu sa détention provisoire prolongée il y a deux ans. Dans l'enquête sur les tueries perpétrées au nom du jihad par son frère, qui a assassiné trois militaires, puis trois enfants et un enseignant juifs entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban, Abdelkader Merah avait été mis en examen pour complicité d'assassinats, association de malfaiteurs en vue de la préparation de terrorisme et vol en réunion.
Salafiste radical repéré depuis 2007, il a reconnu avoir été présent lors du vol du scooter utilisé par son frère lors de ses crimes, mais ce vol a été commis, selon lui, à son insu. Il a aussi confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment-là, dont il refuse de donner le nom. Lors d'une audition, début septembre 2013, il avait assuré au juge qu'il ne partageait pas la vision de son frère sur le jihad.