Tentative d'assassinat: un ingénieur condamné à 27 ans de prison à Nîmes

Le fronton d'une cour d'assises avant un procès. (Illustration) - Jean-Pierre Clatot - AFP
Fabrice Autrand, un ingénieur et directeur de société de 45 ans, a été condamné mercredi par la cour d'assises du Gard à vingt sept ans de réclusion criminelle pour avoir commandité la tentative d'assassinat de sa compagne en 2013 à Alès.
La cour a également prononcé la déchéance de l'autorité parentale de Fabrice Autrand sur son fils aujourd'hui âgé de quatre ans. Mardi, l'avocat général Stéphane Bertrand avait requis une "peine exemplaire" de 30 ans de réclusion criminelle contre l'accusé pour avoir voulu "évacuer la vie de sa femme pour 15.000 euros, le prix d'une petite voiture".
La victime, âgée de 37 ans, était absente à l'annonce du verdict.
Dans le box des accusés également, Mourad Bouabida, un agent de sécurité de 47 ans, a été reconnu coupable non d'être le tireur mais de "complicité de tentative d'assassinat" et condamné à vingt ans de prison. Cet homme souffrant d'une déficience visuelle a clamé jusqu'au bout son innocence.
Il n'avait pas essayé de la protéger
"Je n'ai rien à voir dans cette affaire, 20 ans ça équivaut à me couper la tête", avait déclaré mercredi Mourad Bouabida avant que la cour ne se retire pour délibérer. A l'annonce du verdict, des amis et des membres de la famille de Mourad Bouabida, venus en nombre du quartier populaire des Cévennes à Alès, se sont effondrés, en larmes. Ses avocats avaient plaidé l'acquittement pour absence de preuves.
Le 6 avril 2013 à 02h00, Rachel Callegher avait été réveillée par l'irruption dans la chambre conjugale d'un homme vêtu de noir qui avait tenté de l'étouffer puis avait tiré trois fois sur elle avant que son arme ne s'enraye et qu'il ne prenne la fuite. De l'autre côté de la cloison, se trouvait le fils du couple, alors âgé de 10 mois. Son compagnon n'avait pas cherché à défendre Rachel, grièvement blessée et traumatisée à vie. Le couple avait vécu à nouveau ensemble huit mois avant que Fabrice Autrand ne soit arrêté et ne passe aux aveux en décembre 2013.
A l'origine de la tentative d'assassinat préparée de longue date, Fabrice Autrand a évoqué un conflit ouvert entre sa mère, qu'il décrit comme une femme autoritaire, et sa compagne, tentant d'expliquer qu'il avait considéré cet "acte fou" comme la "seule échappatoire" à une rencontre prévue le 7 avril 2013 entre les deux femmes, qu'il disait redouter.