Tapie en garde à vue à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu

Placé en garde à vue lundi matin, Bernard Tapie affirme n'avoir rien à se reprocher. - -
Bernard Tapie a été placé en garde à vue lundi matin par la brigade financière à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, à Paris, dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage qui lui avait octroyé 403 millions d'euros en 2008, dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
L'Hôtel-Dieu abrite les urgences médico-judiciaires et dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale. On ignorait dans l'immédiat les raisons pour lesquelles Bernard Tapie a été admis dans cette structure
Bien qu'il se dise serein et affirme qu'on ne trouvera rien contre lui, Bernard Tapie risque une présentation devant les juges. Selon des éléments du dossier publiés la semaine dernière par Le Monde, les enquêteurs disposent de suffisamment d'éléments pour démontrer l'escroquerie en bande organisée. Dans ce cadre, les gardes à vue peuvent se prolonger pendant 96 heures, soit quatre jours.
Des liens supposés entre Tapie et un juge-arbitre
Au cours des derniers jours, les révélations se sont multipliées sur les liens, dissimulés à l'époque de l'arbitrage, entre l'ancien magistrat Pierre Estoup et Bernard Tapie lui-même. Selon les éléments publiés par Le Monde, outre la dédicace d'un livre de l'homme d'affaires retrouvé chez l'ancien juge-arbitre, les enquêteurs ont constaté que les deux hommes avaient chacun le numéro de portable de l'autre. D'autres éléments troublants figuraient dans l'agenda de Pierre Estoup.
Lundi matin, un autre protagoniste du dossier était entendu séparément par les enquêteurs, a-t-on précisé de même source. Il s'agit de Jean Bruneau, ancien président de l'Association des petits porteurs de BTF (Bernard Tapie Finances, ancienne société cotée en Bourse).
En cas de mise en examen, Bernard Tapie peut s'attendre à devoir verser une caution et à voir ses biens placés sous séquestre, selon le Journal du Dimanche.
Depuis fin mai, trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire pour escroquerie en bande organisée : l'ex-juge arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard, le PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, et Jean-François Rocchi, l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), instance chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais.